Elizabeth Taylor (1932-2011), une Géante disparaît

Posté par vincy, le 23 mars 2011, dans In memoriam, Personnalités, célébrités, stars.

Elizabeth Taylor est morte ce mercredi 23 mars, après deux mois d'hospitalisation. C'est l'une des plus grandes stars - le mot n'est pas galvaudé - du XXe siècle qui disparaît à l'âge de 79 ans. Outre son immense carrière, elle fut aussi l'une des premières militantes à se battre contre le SIDA.

Elle commence sa carrière à l'âge de 10 ans avec le culte Fidèle Lassie. Enfant-star, elle tourne avec Michael Curtiz et Richard Thorpe quand elle est adolescente. On la repère aussi dans des adaptations classiques telles que Jane Eyre et Les quatre filles du docteur March.
En 1950, elle est la vedette de la comédie de Vincente Minnelli, Le père de la mariée, avec Spencer Tracy dans le rôle de son géniteur. Ce succès en salles la propulse dans la cour des nouveaux visages de l'Hollywood d'après guerre.
Elle poursuit son ascension avec Une place au soleil, où elle partage l'affiche avec son ami Montgomery Clift. Ils forment l'un des plus beaux duos d'acteurs du cinéma américain. Elizabeth Taylor devient alors l'une des actrices les mieux payées. Ivanhoé conforte sa place dorée. Stanley Donen la choisit pour Une vedette disparaît.

Mais c'est en 1956 que Taylor devient une star incontournable grâce à des drames sociaux et des films d'auteurs brillants. Sa fidélité aux cinéastes se paye. George Stevens l'engage pour Géant, en 1956, avec James Dean et son ami Rock Hudson. Elle poursuit son parcours glorieux avec L'arbre de vie, qui lui offre sa première nomination à l'Oscar, La chatte sur un toit brûlant, Soudain l'été dernier, en 1959. Dans L'arbre de vie, elle retrouve Montgomery Clift. Dans La Chatte sur un toit brûlant, elle est l'épouse frustrée et colérique de Paul Newman. Le film devient aussi célèbre que la pièce de Tennessee Williams. Elle est alors au summum de sa beauté. Brune, la peau claire, les yeux violets. Deuxième nominations aux Oscars. La troisième sera pour Soudain l'été dernier, de Joseph L. Mankiewicz, avec Clift et la grande Katharine Hepburn.

Ces mélodrames en font une femme sublime victime de sa beauté. Excellant dans la tragédie, elle a été l'équivalente d'une Brando au féminin. Si, contrairement à Audrey Hepburn à la même époque, elle a tourné le dos à la comédie, elle a su assoir son pouvoir grâce à des choix audacieux et souvent payants. Elle obtiendra finalement son Oscar pour La Vénus au vison en 1961, drame pourtant modeste.

C'est alors qu'elle devient Cléopâtre. Trois ans d'absence au cinéma pour le plus grand fiasco financier de l'époque. Un rôle aussi iconographique que poisseux. Le symbole de la fin du star système. Elle aura du mal à s'en remettre et devra attendre 1966 pour revenir en force. Hollywood va changer, mais sa prestation hallucinante dans Qui a peur de Virginia Woolf ? du jeune Mike Nichols, avec Richard Burton, enrichit un peu plus sa magnifique carrière. Elle devient alors La mégère apprivoisée, de Franco Zeffirelli. Dans Reflets dans un oeil d'or, de John Huston, avec Marlon Brando, elle continue à explorer les facettes les plus sombres de la folie et de la noirceur humaine. Il y a quelque chose de Bette Davis en elle. Avec la beauté d'une Ava Gardner. C'est une croqueuse d'hommes dans la vie, de stars viriles sur la toile, de pierres précieuses aussi... elle en écrira même un livre.

Sa filmographie s'étend avec les années. Elle tourne avec Joseph Losey (Cérémonie secrète avec Mia Farrow et Robert Mitchum), Peter Ustinov (Hammersmith is Put lui vaut un prix d'interprétation à Berlin), puis se tourne vers la télévision à partir de la fin des années 70. Ultime apparition cinématographique (à 2,5 millions de $ de cachet) : la comédie Les Pierrafeu, triomphe de l'année 1994 avec un box office mondial de 350 millions de $.

Depuis, Taylor envahissait davantage les magazines à scandales entre mariages, divorces, problèmes de santé. Elle avait perdu sa beauté, grossissant, parfois se déplaçant en fauteuil roulant mais gardait toujours son glamour avec ses bijoux ostentatoires et ses robes de haute-couture colorées.

L'American Film Institute la désigne comme la septième plus grande actrice de tous les temps. Un chiffre idéal pour celle qui se brûla la peau au contact du 7e art. Incandescente, Elizabeth Taylor sait que sa flamme brillera éternellement grâce à des oeuvres qui symbolisent la civilisation américaine, qu'elle soit sauvage ou tragique. Elle n'était pas le mythe qu'a incarné Marilyn. Mais elle était une légende. une vraie.

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