James Gandolfini le magnifique (1961-2013)

Posté par vincy, le 20 juin 2013, dans In memoriam, Personnalités, célébrités, stars.

james gandolfiniJames Gandolfini est mort mercredi soir d'une crise cardiaque à l'âge de 51 ans en Italie, où il était en vacances avant de participer à une table ronde avec le réalisateur Gabriele Muccino au festival du film de Taormina en Sicile.

Evidemment, dès qu'on évoque Gandolfini, on voit Tony Soprano, le mythique parrain dépressif de la série d'HBO, Les Sopranos, classée récemment comme meilleure série de tous les temps par la Writers Guild Association.

Ce serait oublié quel immense acteur il était, capable d'endosser des rôles décalés. Il en imposait physiquement, pouvait jouer des tueurs à la douceur insoupçonnée ou un militaire obtus. Son charisme, sa capacité à être violent et drôle, dépressif et humain, en ont fait un comédien souvent sous exploité, toujours attachant.

Né le 18 septembre 1961, issu d'une famille italo-américaine du New Jersey, James Gandolfini avait commencé sa carrière à Broadway en 1992 dans Un tramway nommé désir de Tennessee Williams, avec Jessica Lange et Alex Baldwin. Il sera sur les planches avec d'autres grandes pièces comme Sur les quais (1995) ou Les Dieux du carnage (2009). Il enchaîne avec le cinéma (voir sa filmographie sélective), dans des seconds rôles. Dans True Romance (1993), scénario de Tarantino (il a faillit être Vincent Vega dans Pulp Fiction), il se fait remarqué en tueur sanguinaire. Il devient lieutenant dans USS Alabama (1995), braqueur dans Get Shorty (1995), voisin violeur et violent dans She's so lovely (1997)... Gandolfini joue aux côtés des plus grandes stars hollywoodiennes. Dans Le Mexicain (2001), il s'offre des scènes exquises avec Julia Roberts et l'an dernier avec Cogan - Killing them softly, présenté à Cannes, il interprète avec justesse une partition précise avec Brad Pitt. Toujours tueur à gage, homo ou homme à putes. Quand il n'était pas flingueur, il était militaire, ou politicien. Les producteurs ont peu d'imagination, mais au moins, lui, variait son jeu par de multiples nuances. Il avait ce petit sourire qui pouvait nous attendrir... C'était un homme timide, pas très à l'aise avec la célébrité, presque névrosé de son propre aveu.

De 1999 à 2006, les Sporanos l'éloigne du cinéma (un Golden Globes et de multiples prix au passage). Cela ne l'empêche pas de tourner avec les Coen (The Barber, 2001) - sans doute sa meilleure performance au cinéma -, dans des films comme Le dernier château, Les fous du roi, Romance & Cigarettes. Lorsque la série prend fin, son personnage de Tony Soprano est si envahissant qu'il met du temps à revenir au premier plan. Excellent en général pas très correct dans In The Loop (2009) ou grandiose directeur de la CIA pas plus correct dans Zero Dark Thirty (2012), on sentait malgré tout qu'il peinait à trouver sa place dans le système.

Il est attendu dans deux films Animal Rescue, avec Tom Hardy et Noomi Rapace, et All About Albert (Enough Said), une comédie romantique de Nicole Holofcener, avec Julia Lois-Dreyfus, Toni Collette et Catherine Keener. Mais surtout il avait commencé à développer une série pour HBO, Criminal Justice et débutait une carrière de producteur de documentaires et de séries avec sa société Attaboy Films. Ainsi il avait piloté le téléfilm Hemingway & Gellhorn, avec Clive Owen et Nicole Kidman, présenté hors-compétition au Festival de Cannes.

Marié en secondes noces avec la jolie Deborah Lin depuis 2008, James Gandolfini achève ce parcours tragiquement, comme coupé dans son envol. Il disait souvent de lui qu'il était un Woody Allen qui pesait 130 kilos. Cela ne l'empêchait pas d'avoir une grâce qui nous séduisait à chacune de ses apparitions, nous faisant regretter cette disparition brutale.

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