Cannes 2015: Qui est László Nemes ?

Posté par MpM, le 13 mai 2015, dans Cannes, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

laszlo nemesRares sont les cinéastes à avoir bénéficié des honneurs de la compétition officielle cannoise avec leur premier long métrage. Sur les dernières années, Andrea Arnold avec Red road (2006), Sergei Loznitsa avec Mon bonheur (2010), Markus Schleinzer avec Michael et Julia Leigh avec Sleeping beauty (2011).  Chaque fois, pour les festivaliers, c’est une attente particulière, accompagnée d’une petite pointe d’excitation à l’idée de découvrir un style, une écriture ou un univers singuliers et atypiques. Pour les auteurs, forcément, la pression est palpable.

C’est dans ces conditions délicates que Laszlo Nemes s'apprête à présenter au Festival de Cannes Le fils de Saul au Grand Théâtre Lumière. Or le film est déjà précédé d’un parfum de scandale. Lors de la conférence de presse qui dévoile traditionnellement la sélection officielle du Festival, le délégué général Thierry Frémaux avait en effet déclaré qu’il s’agit d’un "film qui fera beaucoup parler" en raison de son sujet sensible, le camp d’extermination d’Auschwitz. Il est vrai qu’à Cannes, les torrents de haine (comme d’amour) ne mettent jamais longtemps à couler… On se souvient notamment d’un précédent célèbre, l’invraisemblable polémique suscitée par Roberto Benigni en 1998 avec La vie est belle parce qu’il avait osé traiter la question de la Shoah sous le mode de la comédie.

Quoi qu’il en soit, le cinéaste âgé de 38 ans est d’autant plus attendu au tournant qu’il est tout auréolé de sa collaboration avec le maître du cinéma hongrois Bela Tarr dont il a été le second assistant sur L’homme de Londres (2007), lui aussi présenté à Cannes. On espère qu’il a retenu de cette expérience le sens du cadre et la virtuosité de mise en scène de son mentor.

Avant de produire son premier long métrage, le jeune réalisateur avait fait ses armes dans le court, non sans un certain succès, puisque ses films Türelem et The Counterpart ont raflé de nombreuses récompenses dans pas moins de 100 festivals internationaux dont Prix du meilleur court métrage au Magyar Filmszemle, Prix Mikeldi d'argent à Bilbao, Grand prix au Festival international du film d'Odense, etc. Invité dans le programme de la Mostra de Venise, il a ensuite passé cinq mois à Paris (où il avait vécu dans sa jeunesse) dans le cadre de la résidence de la Cinéfondation pour écrire le scénario du Fils de Saul avec la scénariste française Clara Royer. Cannes, déjà, veillait sur son destin.

En montant les marches rouges les plus célèbres du monde pour montrer son film à la planète cinéma, sans doute mesurera-t-il le chemin parcouru depuis l’époque où, adolescent, il réalisait des films d’horreur dans sa cave.

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