Au revoir Louis Jourdan (1921-2015)

Posté par vincy, le 16 février 2015, dans In memoriam, Personnalités, célébrités, stars.

louis jourdanLouis Jourdan, né Louis Robert Gendre le 19 juin 1921 à Marseille, s'est éteint le 14 février à l'âge de 93 ans, à Beverly Hills. Entre temps, il a é vécu en Frace, en Turquie et en Angleterre. Louis Jourdan a commencé à être acteur en 1939 (un film inachevé de Marc Allégret), juste avant que la guerre n'éclate. Après quelques tournages sur les plateaux d'Allégret, L'Herbier, Decoin, Duvivier., il s'engage dans la Résistance française, refusant de participer dans des productions de propagande nazie.

Après la seconde guerre mondiale, Louis Jourdan traverse l'Atlantique, et devient vite le nouveau "french lover" du cinéma américain, à la suite de Maurice Chevalier, Jean-Pierre Aumont et Charles Boyer. Il enchaîne ainsi Le Procès Paradine (The Paradine Case) d'Alfred Hitchcock, Lettre d'une inconnue de Max Ophüls, No Minor Vices de Lewis Milestone, Madame Bovary de Vincente Minnelli, La Flibustière des Antilles (Anne of the Indies) de Jacques Tourneur, Sacré printemps... de Richard Fleischer, Le Cygne de Charles Vidor et atteint son sommet en 1958 avec la comédie musicale Gigi de Vincente Minnelli, aux côtés de Leslie Caron et Maurice Chevalier, qui lui vaut son unique nomination aux Golden Globes. Il sait danser, chanter (en anglais), jouer.

Dandy élégant, toujours chic, "beau gosse" de l'époque, plutôt utilisé pour jouer les jolis coeurs et les héros sexys, il a aussi été animateur de télévision de shows où l'on croisait Judy Garland, Frank Sinatra et Jerry Lewis, mannequin pour Pierre Cardin, il n'a jamais été dupe de son image: "J'étais le cliché français." Cela ne l'a pas empêché d'aborder des personnages plus dramatiques, et même parfois très ambivalents, un peu noirs.

Mais Jourdan a hérité de rôles essentiellement romanesques et romantiques. Les années 60 sont fastes, passant de Can-Can de Walter Lang (avec Shirley MacLaine et Frank Sinatra) au Comte de Monte-Cristo de Claude Autant-Lara, d'Irma la douce de Billy Wilder aux Sultans de Jean Delannoy. Il continue le théâtre (Feydeau à Boradway), envahit le petit écran avec des séries et téléfilms. Dans les années 70, ses rôles s'affaiblissent sur le grand écran mais il incarne D'Artagnan et de nouveau le Comte de Monte-Cristo sur le petit écran, ainsi que des participations dans Columbo et Drôles de Dames.

La tragédie survient en 1981 quand son unique fils se suicide. Des années 80, on ne retient qu'un Wes Craven (La créature du marais) et un James Bond fantasque (Octopussy, en méchant), au milieu de films de séries B (voire pire) et d'un téléfilm biopic sur Pierre de Coubertin. Sa dernière apparition au cinéma date de 1992 avec Year of the Comet de Peter Yates. Il se retire discrètement.

Il était l'ami de Kirk Douglas et de Sidney Poitier, avait joué sur les planches en 1954 avec James Dean et Geraldine Page dans The Immoralist à Broadway. En 1960 Louis Jourdan a eu l'honneur, assez rare, d'avoir deux étoiles à son nom, une pour la musique (on lui doit des versions contées sur disques de Babar l'éléphant et du Petit Prince) et l'autre pour la télévision sur le Walk of Fame d'Hollywood Boulevard.

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