David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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FELLINI SANS FILETS

Avant de donner une quelconque information sur la vie de Federico Fellini, il faut dire quelques mots sur le personnage lui-même. Durant les 73 ans de son existence, de nombreuses rumeurs, de nombreuses histoires et anecdotes ont circulé sur son compte. Des récits qu’il a parfois lui-même créé, car Fellini est un créateur, un conteur d’histoires. Il n’a jamais pu s’empêcher de raconter ce que son fantastique et fantasque esprit lui dictait.
Inconsciemment ou consciemment, il remaniait ses souvenirs, et c’est pour cela qu’il est parfois difficile de cerner le personnage, de savoir qui il était vraiment. Il faut donc parvenir discerner la vérité de la fantaisie. Mais au fond, tout cela constitue ce qu’est Federico Fellini, un génial génie,pas une moitié de mythe.

De Rimini à Rome

Federico Fellini est né le 20 janvier 1920 à Rimini, sorte de colonie allemande durant l'été, sur la cote adriatique italienne. Issu d’une petite bourgeoisie, il vit confortablement dans cette station balnéaire qui lui inspirera plus tard mille songes et cauchemars. De Rimini, Fellini garde plusieurs souvenirs. Des souvenirs du port, de la mer, de ses copains avaient qui il traînait dans les bars, regardant les « beaux garçons », les vitelloni qui jouaient au billard dans un bar où il ne pouvait rentrer. Plutôt bon élève (bien qu’il ait toujours déclaré le contraire), le jeune Federico a très vite montré un talent pour le dessin et plus particulièrement pour la caricature. Etant un lieu « touristique », il passait à Rimini un grand nombre de personnes et aussi quelques célébrités. Il s’empressait alors de capter la foule ou les traits de certains habitants.
En 1936, alors qu’il n’a que 16 ans, une série de caricatures dont il est l’auteur est publiée dans un magazine du village. La même année, il travaille avec le peintre Demos Bonini. Tous deux font des caricatures à domicile ou sur commandes et ils signent leurs œuvres « Febo » (Fe pour Fellini et Bo pour Bonini). L’année suivante c’est le directeur du cinéma de Rimini qui lui commande des caricatures des stars de cinéma pour les afficher à l’entrée.
Le jeune Fellini acquiert alors une certaine popularité dans son village, et il a notamment le droit d’aller fréquenter ceux qui seront ses Vitelloni. Ces jeunes et fringants hommes élégants qui roulent des mécaniques mais qui n’ont en fait strictement rien dans les poches.
En 1938, son diplôme en poche, Fellini a 18 ans et avec ses amis d’enfance, il quitte Rimini, chacun suivant sa route. Lui s’en va à Florence espérant travailler pour certains quotidiens. Pendant 7 mois, il fera des dessins pour des journaux comme le « 420 » ou encore « L’avventuroso ». Tous les chemins menant à Rome, il suivra le dicton à la lettre. Il y habite un minuscule appartement et travaille principalement pour deux quotidiens réputés, le « Piccolo » mais surtout le « Marc’Aurelio » (très en vogue à cette époque). Il fait des interviews de personnalités quelconques, des articles sur divers sujets ainsi que des caricatures et autres papiers. Il écrit, de plus, des petites histoires à caractère humoristique. Des histoires qui sont adaptées à la radio. Sur les ondes de l’EIAR (Ente Italiano Audizioni Radiofoniche), joue une jeune fille nommée Giulietta Masina, sa future et unique épouse.

Giulietta, Roma, cinéma

Leur rencontre s’est faite en 1942, en plein ère Mussolinienne. En effet, Federico Fellini, qui commençait alors à travailler pour le cinéma (il écrivait à droite et à gauche des bouts de scénarios), téléphona un jour à Giulietta pour lui demander des photos d’elle. Il pensait à elle pour un rôle dans le film qu’il préparait (film qui ne sera jamais tourné). Par la suite, il est allée la voir sur son lieu de travail et l’a invitée à dîner. «On n’a pas toujours besoin des mots pour se dire quelque chose […] Pour employer une expression dont on abuse, disons que ce fut un coup de foudre ». Voilà, en quelques mots, comment Giulietta Masina a décrit les débuts de sa relation avec Fellini. Sans avoir besoin de se le dire (ou même de le montrer), il s’aimaient.
C’est donc en temps de guerre que l’amour entre Giulietta et Federico est né. Une période très difficile pendant laquelle, ils ont du braver la tempête. Fellini, qui avait été appelé pour rejoindre l’armée, avait refusé de prendre parti au conflit (surtout dans les rangs du fascisme). Il était devenu un clandestin, recherché par les autorités. Etant contraint de se cacher, il sortait peu de chez lui et rasait les murs. Giulietta et Federico se sont mariés dans la discrétion la plus complète, avec quelques amis proches et très peu d’argent.
A la Libération, Fellini (qui pouvait désormais marcher libre dans la rue) ouvre avec un ami un petit magasin, le « Funny Face Shop » où il caricaturait les soldats et encaissait pas mal de lires... Il rencontre Roberto Rossellini et ainsi collaborera à Rome, ville ouverte , œuvre phare d'un nouveau genre cinématographique, le néoréalisme italien.

Des inutiles très utiles

Avant de parvenir à son premier chef d’œuvre, son premier grand film qui est I Vitelloni, Federico Fellini a travaillé en tant que scénariste et réalisateur sur deux longs métrages. Le premier, Les feux du music-hall scénarisé et co-réalisé par Fellini et surtout Alberto Lattuada en 1950. Puis en 1952, il réalise (seul cette fois-ci) Courrier de cœur qui fut présenté au festival de Venise mais qui n’obtint aucun succès.
Par la suite, des problèmes avec les producteurs (les premiers d’une très longue série) lui font abandonné le projet de La Strada pour se consacrer à un film au budget plus réduit, I Vitelloni. Le film raconte l’histoire de jeunes dandys hagards et cabotins de sa ville natale. Les Vitelloni (en français Les Inutiles) ne travaillent pas, ils flânent, séduisent les femmes et dépensent sans compter le peu d’argent qu’ils ont.
Fellini dira ceux-ci sur eux : « Une épingle sous le nœud de leur cravate, rassemblés en demi-cercle autour de voitures aux immatriculations inconnues : ils discutaient gravement de la puissance et de la vitesse de leurs moteurs, jusqu’à ce qu’arrivent les propriétaires de ces merveilleuses autos, le visage barré de grosses lunettes, au bras de femmes couvertes de fourrures voyantes. » Le film remporta la Lion d’Argent au festival de Venise.

Strada gloria

En réalisant La Strada en 1954, Federico Fellini obtient la Lion au dessus, celui en Or, mais aussi son premier Oscar à Hollywood. Giulietta Masina hérite de l’un de ses rôles les plus célèbres et Fellini pose la première pièce d'une oeuvre qui deviendra légendaire.
Ce drame social donne naissance au personnage de Gelsomina (beaucoup diront qu’il a les mimiques d’un Chaplin au féminin) et met pour la première fois en images, le thème du cirque, si cher à Fellini. Cela vient de son enfance, chaque été le village se transformait et il accueillait d’innombrables spectacles ambulants, des jongleurs, des saltimbanques et surtout des clowns !
Pour le film, le couple fait le tour du monde . Mais, plus que Fellini, on acclame Gelsomina/Giulietta Masina, ce petit clown triste qui aura fait rire et pleurer l’ensemble du globe.
Fort de ce succès avec Giulietta, Federico Fellini enchaîne : Il Bidone, qui est presque passé inaperçu, puis Les nuits de Cabiria, en 1957, composant pour sa muse un rôle bien plus intense que celui de Gelsomina. Adieu la douce fragilité de La Strada, Cabiria est une prostituée quelque peu perdue, mais qui se bat au jour le jour pour sa condition et sa dignité.
Sur le tournage, Fellini est dur avec son épouse. Il ne la ménage et se montre même parfois agressif envers elle. Il avouera que c’était pour « son bien », qu'il voulait extirper d’elle le meilleur, qu’elle ne soit pas « bonne » mais exceptionnelle. C’est ainsi que Giulietta Masina remporta la Prix d’interprétation féminin au festival de Cannes et que Fellini, lui, reçu son second Oscar (que Giulietta est allée chercher seule à Hollywood). Fellini se démarque déjà avec un cinéma plus fantasmagorique que réaliste. Il se singularise des mouvements cinématographiques contemporains et propose son propre style, où le fantasme l'emporte sur le réel.

Dolce movida

La dolce vita. Le nom est chantant. la destinée en fera prequ'un slogan, une citation, une marque.La dolce vita, c’est Anita Ekberg, c’est Marcello Mastroianni, c’est une Palme d’Or à Cannes, c’est une œuvre sans âge, c’est un scandale, un blasphème. C'est aussi la quintessance, l'excellence fellinienne.
Le film est une errance, un portrait désabusé (et joyeux) de la Rome du début des années 60. Un délire où un Christ est transporté par hélicoptère au dessus de Rome, où un intellectuel met fin à ses jours, où une bombe sexuelle se baigne dans la fontaine de Trévi. Séquence culte car ancrée dans la patrimoine du 7e Art, dans nos mémoires.
Fellini n’avait aucun scénario, il l’écrivait au fur et à mesure du tournage. Mais bien avant cela, le film faillit ne pas se faire car les producteurs ne voulaient parier sur Marcello Mastroianni, acteur méconnu, lui préférant largement un Paul Newman.Anita Ekberg (jeune star suédoise) ne voyait pas, elle, d’un bon œil Fellini. Pourquoi, disait-elle à son agent, tournerais-je avec un cinéaste « débutant » qui n’a pas de scénario. Ce type est un fou ! Et pourtant, à force de persuasion, il le tourna. Et jusqu'à la sortie, la vie fut tout sauf douce. Jamais un film n’avait fait un tel scandale. La très catholique Italie s’est levée pour flageller Fellini. Comment peut-on s’attaquer ainsi à l’Eglise ? On voulut détruire le film, on voulut excommunier le cinéaste italien, d’autres voulaient même sa mort. Heureusement pour lui, il y eut la reconnaissance cannoise. L’Italie, seule dans son courroux, s’est alors apaisée.
La Palme d’Or pour La dolce vita était d’ailleurs inattendue car le film était en compétition en 1960 avec L’Avventura de Michelangelo Antonioni, autre choc. La dolce vita fut acclamée et L’Avventura fut massacrée. Les deux films abordant pourtant le même sujet (la décadence d’une époque) mais pas de la même façon. Fellini faisait son cinéma parmi la foule et le bruit, Antonioni dans le désert et la solitude. L'un préférait la légèreté mélancolique et sensuelle quand l'autre privilégiait le formalisme et le radicalisme cérébral.
Fellini savait filmer l'idéalisme amoureux en mélangeant ses observations de caricaturistes, son amour du cirque, ses songeries, cet antagonisme entre innocence et décadence. Il résume à lui tout seul un cinéma porté à son génie par Visconti, De Sica, Rosselini, Antonionni. Il est à part, comme Hitchcock, Burton, Almodovar.
La dolce vita se démarque aussi très nettement des précédentes réalisations du cinéaste italien. En effet, des films comme La Strada ou I Vitelloni pouvaient être vus comme des drames sociaux. Or, avec celui-là, cet aspect est toujours présent mais un autre vient s’y greffer : l’imaginaire, le monde fellinien, qui apparaîtra plus « clairement », avec bien plus de force dans des films comme Satyricon, Juliette des esprits ou encore La cité des femmes.
Huit et demi - considéré comme son plus grand chef d’œuvre, son œuvre la plus caractéristique et la plus marquante -, réalisé 3 ans après La dolce vita, fournit les bases de son univers. Le film, bourré d’images oniriques et cauchemardesques, fait entrer le spectateur, quel qu’il soit, dans l’univers fellinien.
Au moment de réaliser Huit et demi, Federico Fellini vient d’entrer dans la quarantaine. Il arrive à maturité et en lui se mêle les restes de la vivacité de sa jeunesse ainsi que l'expérience qu’il commence à acquérir. Tout ceci se mélange donc pour donner lieu à une profonde réflexion sur le cinéma, sur son métier de cinéaste et sur les femmes, qu’il admire tant. Pour jouer son alter ego dans le film, Marcello Mastroianni, son acteur fétiche, son double, reflet psychanalytique, idéal magnifié.
Huit et demi lui rapportera son 3ème Oscar.

Le déclin de l'empire fellinien et romain

Après ses deux oeuvres majeures, Federico Fellini connaît la période la plus fastueuse de sa carrière. Ou plutôt, il peut enfin laisser libre cours à sa créativité la plus folle et la plus alambiquée qui soit. Pour Giulietta, il réalise Juliette des esprits (sorte de Huit et demi au féminin) en 1965. Giulietta incarne une femme au bord de la « vieillesse », une femme qui aborde ce qu’on pourrait appeler la « phase descendante de son existence ». Ses charmes diminuent tout comme son aura. Son mari la délaisse et elle s’évanouie alors dans un monde se situant entre l’imaginaire et la réalité.
En 1969, Federico Fellini signe son œuvre la plus parfaite et aboutie visuellement : le coloré Satyricon. En s’appuyant sur les écrits de Pétrone et sur les grands mythes romains, Fellini fait un parallèle entre l’Antiquité et son époque. En effet, pour critiquer, pour mettre en avant les travers des années pop et pre-punks, il s’appuie sur ceux de l’Antiquité. Tout en rendant hommage aux mythes, il en « démonte » certains et pointe une certaine décadence, qui refait surface.
Suivent Les Clowns en 1971, film hommage aux clowns dans lequel il va à leur rencontre. Période bénie et révolue qu’il regrette avec nostalgie, tout en jetant un regard sévère sur le monde actuel. Le pessimisme de son oeuvre coïncide avec 8 1/2, sa quarantaine, la fin d'une jeunesse ou le début d'une vieillesse, bref le milieu des sixties, l'émergence de la télévision de masse, la fin de l'âge d'or d'Hollywood.
Plus les années avanceront, moins Fellini se reconnaîtra dans le monde. Avec l’arrivée (la large diffusion plutôt) de la télévision et de ce qu’il appelle « l’électronique », c’est un monde qui s’écroule pour lui, une petite mort. Pertes de valeurs, déclin, le cinéaste ne vit plus (ou presque) qu’à la Cinecittà, sur son studio, le numéro 5. Dans ce studio, il fera encore Fellini Roma (1972), déclaration d’amour à cette ville qu’il n’aura jamais pu/su quitter. Par ailleurs, il faut noter qu’il est l’un des seuls cinéastes à avoir dessiné le vrai portrait de la capitale italienne, caressant son âme, son cœur et non se contentant d’en effleurer les courbes. Il fusionne avec elle, sa ville. La viole intimement avec sa caméra.
Puis, il y aura Amarcord amorce son crépuscule. Réalisé en 1974, cette œuvre drôle et fantasque sur son Rimini natal, le fait revenir en enfance, replonger dans ses souvenirs et se surprend à regretter son passé lointain. Il est, le temps d’un film, ce petit garçon qui découvre la vie. Amarcord offrira à Fellini son 4ème Oscar.
Avec Casanova, les choses sont tout autres. Le cinéaste est particulièrement embêté par des problèmes avec les producteurs. Le budget atteint des sommes élevées et il est dit que Fellini a dépassé, de beaucoup, le temps de tournage prévu. De plus, ses relations avec l’acteur Donald Sutherland sont assez difficiles. L’acteur sortira d’ailleurs traumatisé du tournage, jurant avoir été maltraité par le cinéaste.

La ciné-citta des femmes

Il faut s’arrêter quelques instants sur le tournage de La cité des femmes qui fut le plus chaotique de la longue carrière de Federico Fellini. "J'ai tourné ce film avec une mauvaise humeur qui était presque de la hargne [...]. Je l'ai commencé en grinçant des dents [...] et j'ai continué de plus en plus haineux, agressif [...]. Résultat, j'ai construit un film ricanant, fâché, irrespectueux et ingrat. Ingrat à l'égard de la femme. [...] Dans ce film, il n'y a jamais un moment de gratitude, de reconnaissance pour toute cette immense joie que la femme nous donne dans la vie avec une générosité désintéressée." déclara Fellini.
Le film, qui connu un nombre incalculables de producteurs et d’arrêts de tournage, fut marqué par la mort de Nino Rota (le compositeur attitré de Fellini), la mort d’Ettore Manni (l’un des acteurs du film), les quatre opérations de Marcello Mastroianni à cause d’un problème à l’œil et le bras cassé de Fellini. De plus, et comme si cela ne suffisait pas, le film fut violemment attaqué à sa sortie par les féministes.
Malgré ces évènements plus ou moins tragiques, La cité des femmes n’en demeure pas moins une œuvre indispensable dans l’univers fellinien. mais il faudra désormais compter sans les ritournelles entêtantes de Rota. Fellini perd ainsi un indispensable magicien de son théâtre des illusions.

Il fine

Après La cité des femmes, Federico Fellini mis en scène encore quatre longs métrages dans les années 80  - Et vogue le navire, Ginger et Fred, Intervista, La voce della luna avec Benigni. Ils sont à la fois une déclaration d’amour à un Ses œuvres s’essoufflent quelque peu. Non pas qu’elles perdent en qualité. Mais la vieillesse gagne Fellini, les problèmes rencontrés pour faire des films le fatiguent et il ne parvient pas à trouver sa place dans la société hypermédiatisée des années 80 et 90. Pour lui, une forme de cinéma est morte. Une autre est née, portée par Star Wars et Spielberg, ce qu’il a beaucoup de mal à accepter. La télé aura fait le reste en Italie, dévorant le cinéma par des berlusconneries.
Fellini avait pourtant choisi, si l’on peut dire, sa façon de s’en aller, de dire au revoir. Lorsqu’il est décédé le 31 octobre 1993, il s’apprêtait à réaliser Block-notes di un regista, soit l’adaptation cinématographique de ses notes sur le 7ème art, sur les auteurs, les réalisateurs et les acteurs. Autrement dit, sur les artisans du cinéma.
Cependant, il s’est éteint (à la suite d’une opération compliquée pour des problèmes d’articulations) huit mois après avoir reçu un Oscar pour l’ensemble de son œuvre.
Peu après sa mort, Giulietta Masina tomba malade et mourut le 23 mars 1994. Le couple était inséparable jusque dans les esprits. Ciao Ciao.




 

 
 
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