JULIA ROBERTS


Pretty Woman

In Studio Julia mélancolique

L'allure d'une "girl next door". En pute de luxe, Richard Gere transforme alors sa vie en conte de fér. Cendrillon est née au cinéma sous la silhouette de Julia Roberts.
Un rire dévorant, une crinière inoubliable. Elle devient, très jeune, très vite, une star mondiale. Une étoile qui brille haut. Au risque d'être filante.
Dans Pretty Woman, elle devient la pûte qui réveille un quadra en sommeil et se pique du démon de midi. Classe et cool. La miss bouffe l'écran. Le triomphe ets planétaire. Les nominations pleuvent. On se souvient de sa façon de manger des huitres, de siffler à une victoire ou encore du regard du groom devant de telles jambes (qui n'étaient pas les siennes).
Julia Roberts, démocrate, d'origine du Sud des Etats Unis, a deux marques de fabrique : les cheveux longs, ondulés et roux (sa crinière) et son rire dévoilant une dentition plus large qu'un clavier de piano.
On l'avait aperçue dans un film pour ados, Mystic Pizza. Navet culte. Mais c'est surtout en fille de Sally Field dans un bled paumé où toutes les mégères se connaissent ancestralement, qu'elle se fait remarquée et nominée aux Oscars pour al première fois. La jeune fille est celle qui fait arracher les larmes en mourant. Composition qui lui vaut d'etre enrôlée dans la "petite" comédie Pretty Woman.
Ses choix suivants ont des airs de citrouille. Et ses nerfss eront mis à rude épreuve (mort clinique, harcèlement marital, maladie fatale, amant assassiné politiquement).
Même si son seul nom suffit à lancer un projet. Beaucoup, cependant, croieront à son chant du cygne avec le hit "The Pelican Brief". Elle a enchaîné des séries B mélodramatiques, a joué Clochette chez Spielberg, un caméo dans l'épilogue de "The Player"... Le polar où elle cotoie Denzel Washington est un hit. Il s'inscrit dans les thrillers parnoïaques qu'elle affectionne tant : "I Love trouble", "Conspiracy theory".
Harcelée par la presse de poubelles, sa vie sentimentale devient plus populaire que ses rôles. Elle aligne les boyfriends. Mais elle se risque aussi à vouloir privilégier de grands metteurs en scènes. La plupart des films échouent. Altman dans le raté "Prêt à Porter", Frears et le sombre "Mary Reilly", Allen et son romantisme musical dans "Everyone says I love You"... Elle acquiert ses lettres de noblesses, varie les rôles (y compris chez Jordan dans un film politico-historique), et alterne avec des comédies romantiques mal écrites par les scribouillards d'Hollywood. Face à Nolte ou Quaid, elle n'obtient aucune magie. Les films sont déjà oubliés lorsqu'ils sortent.
L'enfer est atteint avec "Mary Reilly" en 96, désastre orchestré par des médias filmovores. Tout le monde dit je t'aime à Sandra Bullock. La même Bullock qu'elle éjectera du rôle de Runaway Bride. Roberst refuse Shakespeare in Love dans le même temps.
Mais la Roberts a acquis un certain respect qui manque à ses concurrentes montantes. C'est en choisissant un scénario de comédie romantique - son genre porte bonheur - qu'elle touche de nouveau le jack-pot, aux bras d'un homosexuel!
En 97, Julia est de nouveau au top. Elle fait toutes les couvertures. "Le Mariage de mon meilleur ami" renoue avec les comédies américaines style années 40-50. Un brin cynique la miss. Elle récidive le même été aux côtés de Gibson, dans "Complots". Roberts tourne de hits en hits, et son salaire s'envole: elle devient l'actrice la mieux payée (et la première à franchir les 20 millions de $). C'est aussi la femme la plus puissante d'Hollywood. A l'égal d'un Spielberg ou d'un Cruise.
Julia fait craquer tout le monde : d'allure naturelle, elle est une star de nature, faisant rêver les jeunes filles et séduisant les garçons. On la voit face à son amie Sarandon, en mère successeuse dans "Stepmom", dans un registre plus dramatique, du type thirtysomething. Sans efforts, elle glisse dans ses perosnnages entre rires francs et larmes à flots.
Puis, à l'été 99, elle cumule deux succès en quelques semaines : avec le romantique et charmant Hugh Grant dans "Notting Hill" et avec le plus énergique "Runaway bride" où elle boucle sa décennie là où elle l'avait commencée, avec Richard Gere. La magie n'y est plus : Pretty Woman aujourd'hui est plus puissante que l'American Gigolo.
En 10 ans, elle a su explorer toutes les nuances d'un jeu critiqué mono-"game", de la mélancolie la plus pure aux fous rires les plus communicatifs. Mais c'est bien dans la comédie dîte romantique qu'elle excelle. Notting Hill, où Julia joue une star de ciné nommée Anna Scott, est la synthèse parfaite de ce qu'elle sait faire. Riche, belle, puissante, elle incarne la méga-star et devient objet de fantasme, dominant toutes les autres. Mais il lui manquait une chose...
Après un parcours déjà sublime, contestable peut-être, en attendant qu'Hollywood la laisse murir, la laisse grandir et étoffer son jeu. Soderbergh lui offre cette possibilité, la perche sur des hauts talons, nous donne le vertige avec ses balconnets et la rend prolo dans un combat de type David et Goliath. Julia Roberts est Erin Brockovich. Admirablement dirigée par le réalisateur de Sexe Mensonges et Vidéo, la star fait mouche face à Albert Finney où en mère américaine moyenne avec mioches. Le film est une réussite inattendue, critique et publique. L'actrice obtient enfin son Oscar. Crinière tenue, mais sourire rayonnant.
On peut donc s'attendre logiquement à une baisse de régime après 4 ans de triomphe ininterrompu. Le rêve peut un peu se reposer. Après sa rupture avec son énième fiancé (de 4 ans d'âge celui-ci), The Mexican comme American's Sweetheart n'ont pas convaincu les critiques et le public ne semble pas captiver par ces rôles trop convenus pour une telle actrice. Les films ne sont pas à sa hauteur. Il va falloir viser haut,d ésormais. Et donc être indulgent de temps en temps. Même si tout lui est dû et pardonné depuis quelques temps...
Gibson la définit très bien : "le mélange d'une fantastique énergie et d'une hyper-féminité". C'est peut-être ça l'alchimie secrètre qui est à l'origine de la transformation d'une jeune gamine de Géorgie en princesse du 7ème Art.

- Vincy



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