Mike Myers
   
2004
Shrek 2, d'Andrew Adamson
avec Cameron Diaz, Eddie Murphy, John Cleese, Antonio Banderas

2003
The Cat in the hat, de Bo Welch
avec Alec Baldwin, Kelly Preston

A View from the top, de Bruno Barreto
avec Gwyneth Paltrow, Candice Bergen, Rob Lowe, Jessica Capshaw

2002
Austin Powers in Goldmember, de Jay Roach
Avec Beyoncé Knowles, Michael Caine, Seth Green, Fred Savage

2001
Shrek, d'Andrew Jackson, Vicky Jenson
Avec Cameron Diaz, Eddie Murphy, John Lithgow

1999
Austin Powers : The spy who shagged me, de Jay Roach
Avec Heather Graham, Robert Wagner, Seth Green, Verne Troyer

Mystery, Alaska, de Jay Roach
(second rôle) / avec Russell Crowe, Burt Reynolds, Hank Azaria, Lolita Davido

1998
54, de Mark Christopher
avec Ryan Philippe, Salma Hayek, Neve Campbell

Nobody Knows everything, de William Tannen
second rôle/ avec Ben Stiller, Janeane Garofalo, Virginia Madsen

The Think Pink Line, de Joe Dietl
second rôle / avec Jennifer Aniston, Ileana Douglas, Jason Priestley, Janeane Garofalo

1997
Austin Powers : International Man of Mystery, de Jay Roach
Avec Elizabeth Hurley, Robert Wagner, Seth Green, Mimi Rogers, Michael York

1993
Wayne's World 2, de Stephen Surjik
avec Dana Carvey, Tia Carrere, Christopher Walken

So I married an axe murderer, de Thomas Schlamme
avec Nancy Travis, Anthony LaPaglia, Amanda Plummer

1992
Wayne's World, de Penelope Spheeris
avec Dana Carvey, Rob Lowe, Tia Carrere, Lara Flynn Boyle

1989
Elvies Stories, de Ben Stiller
apparition / avec Robin Ruzan, John Cusack
 

  
1 Austin 3
2 Austin 2
3 Wayne's World
 
 
 
 
 
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- Sites sur MM
 
- DVD Studio 54
- DVD Austin Powers 2
- DVD Wayne's World
 
  Multiplicity

   Il doit bien y avoir un trauma quelque part, une névrose mal soignée ou des complexes trop grands pour lui. Ce Canadien se retrouve en caleçon ou en slip dans chacun de ses films. Il ne parle qu’avec un langage digne des cours de récréation, à base de "bite-prout-cul". Il est pourtant marié depuis près de 10 ans, élève trois chiens, est né de respectables parents britanniques, aime le foot et le hockeyÉ rien de plus normal.
Pourtant Mike Myers déconne à plein tube depuis 1989. Il créé une multitude de personnages grotesques, caricaturaux, drôles pour le célèbre show délirant : le Saturday Night Live. Il en devient rapidement un pilier durant 7 saisons. Certaines de ses créations deviendront célèbres, à l’instar de Linda Richman, inspirée par sa belle-mère, et invitée à un concert du Nouvel An de Barbra Streisand.
Mike Myers se dédouble, se clone, se multiplie pour se désincarner et nous faire oublier qu’il n’a pas le physique d’une star hollywoodienne. Son seul pouvoir est de faire rire, avec l’outrance, les références, la parodie, les "caca-couilles-pipi".

Et pour mieux draguer les filles, rien de tel qu’un succès en salles. Avec son acolyte Dana Carvey, ils s’immergent dans le Wayne’s World, dans le genre croisement bâtard et pas cathodique entre les Monty Python, les Nuls et un côté trash style Butthead and Beavis. Myers écrit le film, engage déjà le beau Rob Lowe te de sublimes poupées siliconées, et accentues à l’extrême son humour infantile et misogyne. Le monde de Mike, comme celui de Wayne, c’est un monde occidental, laid, commercial, sans culture, un vide géograohique qui ressemble à son Ontario natal. C’est d’ailleurs pour une chaîne locale de Toronto qu’il avait créé WayneÉ Il commence à s’évader de cette zone sans âmes, par le comique troupier, dans la veine des Mel Brooks, version moderne, et avec une morale qui lui est propre, totalement absurde et pourtant pas si fausse. "Je veux dire que Led Zeppelin n’a pas fait des chansons que tout le monde aime. Ils ont laissé ça aux Bee Gees."
Ses films mixent les émissions télés les plus ringardes avec les chefs d’Ïuvres populaires du cinéma. Seul le culte et les références ulta-citées l’intéressent. Il a besoin de faire le lien entre le déjà-vu (l’archi connu même) et sa manière propre de le détourner.
Il n’hésite surtout pas à jouer de l’autodérision, à se crétiniser, ou même à se ridiculiser. Même en obtenant davantage de budgets, il essaie encore et toujours d’en donner plus. Cela explique pourquoi une décennie plus tard, il continue son ascension, sans s’être égaré dans le système.
Le monde de Wayne est une approche furieuse (mais inégale) de la musique rock. Lez premier opus surchauffe à 120 millions de $ de recettes aux USA. Le second , l’année suivante, ramène deux fois moins d’argent, mais l’envoie à Londres. Premier pas vers la franchise en orÉ

Au même moment, Myers commence à vouloir sortir de son show, et de ses rôles qu’il s’est créé. So I Married an Axe Murderer est une première tentative , et un échec au BO. Au même moment, l’étoile d’Eddie Murphy palit, et la plupart des comiques du SNL échoue en salles. Une forme de malédiction, qui touchent à cette époque Dan Aykroyd, Chevy Chase, Bill Murray, Billy Crystal, David Spade, É Ils connaîtront des fortunes diverses, mais aucun, dès le milieu des années 90, n’auront le succès d’Adam Sandler ou la popularité d’un Chris Rock. Ou le triomphe d’un Mike Myers.
2 ans après son départ du show du samedi soir, après avoir enfin quitter ses habits de lumières qui le connectaient aux Américains, Myers revient avec son propre projet, très personnel. Un James Bond moche, obsédé sexuel, pas très malin, kitchissime et vulgaire. Il croise son sang british et son sens de l’humour grunge. Une sorte de Chapeau melon et bottes de cuir, où tout serait fixer sur la taille du pénis et sa manière de conquérir des femmes pas dupes. Les mini jupes l’affolent pour un rien. Il invente un vocabulaire coloré et décalé. Le film rapporte trois fois la mise, et avec 60 millions de$, sans être un hit, devient très vite culte : les vidéos se vendent comme des petits pains. Il a encore imaginé un personnage, dans lequel il peut se glisser facilement, dans un cadre artistique cohérent. Pour s’amuser, il se multiplie en Docteur Jekill et Mister Hyde, ou disons en gentil et en méchant. Il n’est là que pour provoquer les rires.
Mais avec ces histoires de fous, de paternité, d’orgueil filial mal placé, de complexes freudiens, Myers avoue que ce Powers est un hommage à son père, fan des comiques anglais (de Sellers aux Python).
En 5 ans, il est passé de un million à trois millions de $ de cachets. Pourtant, il accepte de diminuer ses prétentions pour commencer à exploiter d’autres facettes de son talent de comédien. Entre deux Austin Powers, qui le porte au pinacle de l’excentricité, l’acteur accepte des petits rôles pour rire ou par amitié, et un film : 54. Du nom de la célèbre boîte. Le film est moyen, mais fait parler de lui, de par son sujet et son casting. Il a l’inconvénient d’enfermer Myers non pas dans un registre, mais bien dans un genre : le glamour ringard.
En 99, il augmente un peu la dose et fait revivre son anti-héros aux pantalons pattes d’éléphant, le maxi Austin pour faire sauter tout ce qui bouge. Le budget double. Les grands moyens marketing sont lancés. Les recettes explosent et quadruplent en atteignant le cap des 200 millions de $. Le seul problème pour le studio est l’échec (relatif) du film à l’international. Myers reste, à l’instar de beaucoup de ses congénères du SNL, une figure proprement américaine. Là bas, en 98, il avait eu le droit à un Best of honorifique de ses méfaits télévisuels.
Son autre souci (en dehors d’un évident complexe du côté sexuel) est de se laisser doucement piéger par la saga Austin Powers et de ne pas en sortir, ce qui limite fatalement son évolution et sa carrière, même s’il démultiplie ses rôles (de Fat Bastard à Goldmember en passant par Dr.Evil). Les dollars qu’il touche accompagnent cette fabrication en série de personnages tarés.

Pour une voix de cartoon, il touche 3 millions de $, pour le troisième opus d’AP, il prend 25 millions et 21% des recettes. Super star du showbiz, comique réussi, on l’engage pour être la voix de Shrek. Meilleur cartoon de l’année. Pourtant il se fait voler la vedette par un vieux de la vieille : Eddy Murphy ! Le plus récent Powers coûte de nouveau deux fois plus cher que le précédent. Myers parvient à en faire l’un des plus gros succès de l’année. Les clins d’Ïil avec ses autres films permettent de faire le lien entre ce qu’il aime, ce qu’il a fait et ce qui plaît. Une formule gagnante semble-t-il.
Mais va-t-il enfin se sortir de ce costume de plus en plus collant à la peau. Myers = Powers ?
L’occasion pourrait être un personnage du célèbre romancier pour enfant, le Dr Seuss (à qui on doit The Grinch, énorme carton avec Jim Carrey). Myers sera The Cat. Il s’agit de la production la plus importante qu’il porte sur ses épaules. Thanksgiving 2003 sera son heure de vérité : et là pas de sexe, pas de seins, pas de gros mots. Le flop, et Myers sera condamné à jouer Austin toute sa vie, à stimuler son imagination pour toujours nous surprendre. La gloire populaire, et toutes les portes lui seront ouvertes. Polyvalents et multi-talents, Myers sait composer, danser, jouer, faire rire. Une énergie pareille, ce serait regrettable de ne pas savoir l’utiliser.
Peut-être que le blocage psy de cet acteur c’est de devoir s’inventer de multiples personnalités parce que personne d’autre ne sait le faire mieux que lui-même. On n’est jamais si bien servis que par soi-mêmeÉ.

Vincy - Octobre 2002
 

 
  Né le 25 mai en 63, à Scarborough (Ontario, Canada)
Parents britanniques.
Epoux de Robin Ruzan (actrice), depuis 93
3 chiens, avec des noms de hockeyeurs.
Déteste être touché.
Collectionne les petits soldats.
Fan des Toronto Maple Leafs.
Préfère jouer Dr Evil (Dr Denfer), n'aime pas jouer Fat Bastard (Gras double)
Plusieurs pubs : Pepsi, Comedy central, Heinekeen
Production: Eric's Boy, du prénom de son père.
Salaire : 25 millions de $ (Austin Powers 3), 10 millions de $ (Shrek 2)

PRINCIPALES RECOMPENSES :

- American Comedy Awards
Acteur le plus drôle dans un films (AP 2)
- Canadian Comedy Awards
Meilleur acteur, meilleur scénariste (AP2)
- MTV Movie Awards
Meilleur duo, meilleur vilain (AP2)
Meilleur chorégraphie, meilleur vilain (AP1)
Meilleur duo (Wayne's 1)
 

  

 
 
 
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