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Jerry Bruckheimer et Michael Bay, pour une poignée de dollars.

Jerry Bruckheimer est l'un des plus grand producteurs de film d'action de l'histoire d'Hollywood. Né à Détroit dans le Michigan, il devient producteur à l'âge de 30 ans en produisant Adieu Ma Jolie de Dick Richards ou American Gigolo de Paul Schrader. En 1979, il s'associe avec Don Simpson. Ensemble, ils produisent des quantités de succès au box-office, tels Flashdance, la série des Le Flic de Beverly Hills, Top Gun. Leur don : savoir ce que désire le public américain et le flatter jusqu'à l'excès. En travaillant énormément l'impact de la bande-annonce, ils parviennent à fabriquer un hit avec un film indigent, Esprits Rebelles ou Coyote Girls le démontrent.
Ce que recherchent Jerry Bruckheimer et Don Simpson, c'est l'efficacité.
C'est sans doute pour cela que Don et Jerry lancent des réalisateurs de publicité et de clips. Des réalisateurs habitués à sublimer une commande et à accepter les recommandations du producteur. Jerry Bruckheimer connaît bien le métier de réalisateur de pub. Il a commencé dans une agence comme directeur artistique et s'est fait connaître en obtenant de nombreux Clio Award (l'équivalent des Oscars pour la pub)
Or, au début des années 90, un jeune metteur en scène originaire de Los Angeles fait des prouesses dans le milieu de la création publicitaire. Son nom : Michael Bay. Il croule littéralement sous les prix et les propositions. Il a mis en scène les spots des plus grands marques (Nike, Budweiser, Coca Cola, Reebok, Miller lite), réalisé les clips des plus grands artistes américains (Tina Turner, Lionel Ritchie). Mais, à l'instar de jeunes réalisateurs comme Alex Proyas (Dark City), David Fincher (Fight Club) ou encore Spike Jonze (Dans la Peau de John Malkovitch) qui ont commencé par la mise en scène de spots publicitaires, son ambition première est de mettre en scène des films pour le grand écran.
Jerry Bruckheimer va lui donner sa chance.

En 1995 sort Bad Boys. Réalisateur inconnu, duo d'acteurs jeunes quasi-inconnus du grand public, Will Smith et Martin Lawrence, scénario très banal et…. carton au box-office US avec. Déjà le style Michael Bay choque. Sur-découpage des scènes d'action, images léchées à l'extrême, dialogues uniquement destinés à créer une émotion, Michael Bay a son style propre que l'on peut adorer ou haïr. Le problème reste quand même le scénario. Heureusement, son second film, The Rock (1996) est doté d'une réelle histoire. Pas vraiment originale certes, mais The Rock, grâce à son duo d'acteurs complémentaires, Nicolas Cage et Sean Connery et sa réalisation survoltée, est l'un des meilleurs films d'action des années 90. Un immense succès au box-office également. Don Simpson décède lors de la production du film et Jerry Bruckheimer est donc désormais seul maître à bord. Il reprend la recette de The Rock et l'applique : un héros viril, de l'action, des explosions et un rythme effréné et boum succès. Les Ailes de l'enfer, Ennemi d'état ou encore 60 Secondes chrono, Jerry Bruckheimer produit un blockbuster par an tel un métronome. Pour Michael Bay c'est désormais une quête du sommet : plus haut, plus vite, plus fort. Il doit démontrer qu'il est Le cinéaste des blockbusters d'action.

En 1998, il met en scène Armageddon et remporte son duel avec Deep Impact sur le même sujet, une météorite qui tombe sur la terre, que faire ? Toute la philosophie du producteur et du metteur en scène dans ce film. Sur-dramatisation des dialogues, images toujours d'une netteté absolue comme autant de cartes postales ou de photos, héros forts et sensibles. Et ça marche. Qu'importe si Armageddon soit crétin et si par moment le film frise le ridicule, le public ne s'ennuie pas, bien au contraire. Michael Bay, Jerry Bruckheimer des noms pour le public US synonymes de gros films d'action plein de testostérones et d'adrénaline et il en redemande. Le film est donc un triomphe (), n'en déplaise aux critiques.

Michael Bay fait alors une pause. Désormais établi en tant que metteur en scène de films d'action, il veut faire un film plus personnel. Passionné d'histoire contemporaine, ébahi par Il Faut Sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg, il se lance le plus grand défi de sa carrière : filmer l'attaque de Pearl Harbor. Contrairement à ses films précédents, Michael Bay le produit également en compagnie de Jerry Bruckheimer. Ils réussissent à convaincre Disney de leur donner l'un des plus gros budgets de tout les temps (plus de 150 millions de dollar d'après les estimations). L'ambition est simple : faire de Pearl Harbor, le Titanic de l'an 2000. La bande-annonce sur la musique de La Ligne Rouge d'Hans Zimmer est fabuleuse, créant une attente gigantesque qui laisse augurer un démarrage triomphal. Avant même d'être vues, tout le monde pense que les scènes de bataille mises en place avec le soutien logistique de la Navy sont les plus impressionnantes jamais filmés. On est des publicitaires géniaux ou on ne l'est pas.

Yannick-

 (C) Ecran Noir 2001