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OPINION
par Marie-Claude Arbaudie 22 août 97
Mais c'était une professionnelle. La plupart des comédiens français ne ménagent pas leur temps ni leur énergie, et ils savent tous le rôle que peut jouer une bonne interview dans le lancement d'un film. Combien Richard Bohringer a-t-il envoyé de spectateurs voir le Grand Chemin ou Les Caprices d'un fleuve? Son enthousiasme, la passion avec laquelle il défend ses films, l'intelligence des mots qu'il possède pour en parler sont bien plus efficaces que la plus belle des campagnes d'affichage. Aussi, lorsqu'un actrice torpille un de ses films à quelques jours de la sortie, on est consterné. Marquise est une belle oeuvre, dont un de ses nombreux mérites est de mettre en valeur la beauté et le talent de Sophie Marceau, qui a rarement été aussi bien servie par un metteur en scène. Un metteur en scène qui l'a choisie et qui est aujourd'hui bien mal récompensé. La réalisatrice et l'actrice ne se sont pas bien entendues sur le tournage? Qu'importe! Le spectateur a-t-il à en connaître les coulisses, les conditions de l'accouchement d'une oeuvre? Seul le concerne le résultat, c'est-à-dire le film. Qui Sophie Marceau sert-elle en mettant en cause publiquement le talent de sa réalisatrice et, plus largement celui des metteurs en scène français? Elle porte ombrage au travail et à l'engagement de dizaines de personnes, elle met en péril la carrière d'un film et elle ne sert pas la sienne pour autant: le statut de star ne s'acquiert pas à coups de règlements de compte. François Mitterrand l'avait choisie comme ambassadrice du cinéma français. Il faudra en trouver une autre: manifestement, c'est un rôle que Sophie Marceau ne veut pas jouer. |
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