Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


Mars  

Production : Working title
Distribution : Jina Jay
Réalisation : Joe Wright
Scénario : Deborah Moggach, d'après le roman de Jane Austen
Montage : Paul Tothill
Photo : Roman Osin
Décors : Sarah Greenwood
Musique : Dario Marianelli
Durée : 125 mn
 

Keira Knightley : Elizabeth Bennet
Matthew MacFadyen : Mr Darcy
Rosamund Pike : Jane Bennet
Brenda Blethyn : Mrs Bennet
Donald Sutherland : Mr Bennet
Kelly Reilly : Caroline Bingley
Judi Dench : Lady Catherine de Bourgh
 

site officiel américain
sites sur jane austen
 
 
Orgueil et préjugés (Pride and prejudice)


USA / 2005

18.01.06
 

Du roman au(x) film(s)





Encore une adaptation du roman de Jane Austen, écrit à la fin du XVIIIe siècle et publié pour la première fois en 1813 ! L'année dernière, c'est Gurinder Chadha qui s'inspirait du plus célèbre livre de l'écrivain britannique pour l'intrigue de Coup de foudre à Bollywood. Lizzie Bennet (incarnée par Aishwarya Rai) s'appelait alors Lalita Bakshi et vivait à Amritsar "quintessence de la ville de province indienne". Il ne s'agissait plus d'observer les rapports de classe à l'aube du XIXe siècle mais le choc des cultures dans le monde d'aujourd'hui et à grands renforts de chants et de danses résolument pop'.

Toutefois, Paul Webster, le producteur d'Orgueil et préjugés, souligne qu'en réalité, le roman "n'a pas si souvent été adapté au cinéma (à l'exception d'un long métrage en 1940 [réalisé par Robert Z. Leonard avec Laurence Olivier dans le rôle de Mr Darcy] et d'un téléfilm culte de la BBC [en 1994, avec notamment Colin Firth]), mais la raison pour laquelle nous connaissons si bien l'ouvrage s'explique par le fait que son intrigue et ses thématiques fascinantes ont inspiré quantité de films, de pièces et de livres".
"Il s'agit sans doute de la toute première comédie sentimentale,
explique-t-il. L'ouvrage, écrit par une fille de la campagne âgée de 21 ans il y a plus de deux siècles, est un classique de la littérature toujours aussi populaire aujourd'hui. Le désir de porter le roman à l'écran tombait sous le sens, mais s'est aussi avéré une idée magistrale. Une histoire classique comme celle-ci peut être racontée et racontée encore car elle est à la fois pertinente et porteuse de sens pour le public contemporain."
"Les gens continuent à tomber amoureux,
renchérit le réalisateur Joe Wright. Les gens ont toujours des préjugés à l'égard des autres, et il arrive toujours aux gens de pêcher par orgueil. Nous aimons entendre que l'amour existe, et c'est le message de ce film."

Respecter le roman

Pour cette adaptation contemporaine, l'équipe du film a choisi de situer l'action non pas à notre époque mais vraiment à celle de Jane Austen, soit en 1797, année où elle débuta l'écriture du livre. "Il s'agit d'une période de grands bouleversements sociaux, ce qui a créé un contexte dramaturgique beaucoup plus fort pour notre histoire, raconte Paul Webster. Cela nous a également permis de créer des décors aux styles variés et de prendre nos distances avec les contraintes des robes Empire et avec la raideur formelle des débuts de la Régence."
Le roman est déjà parfaitement construit, en trois actes, et la scénariste Deborah Moggach n'a pas eu à faire de grands changements : "J'ai voulu faire du scénario l'histoire de Lizzie, et j'ai fait en sorte que les secrets qu'elle garde pour elle soient comme un fardeau : il y a des choses qu'elle ne peut confier ni à ses parents, ni à son amie Charlotte, ni même à sa soeur bien-aimée Jane... Elle souffre dans son coin."

Le choix des décors s'est ensuite fait tout naturellement : "Le film se devait d'être beau mais pas apprêté, romantique sans être sentimental. Nous avons souhaité le situer dans une campagne pleine de vie, aussi rustique et bruyante qu'elle devait l'être à l'époque. Nous avons tourné dans six comtés un peu partout en Angleterre, en utilisant sept magnifiques demeures. Nous avions le sentiment d'être plongés dans un passé bucolique nous rappelant à chaque instant la beauté de l'Angleterre. Le soin apporté au moindre détail s'est avéré payant, et les comédiens comme l'équipe technique se sont sentis plongés dans l'intrigue. Il aurait été bien difficile de ne pas éprouver ce sentiment alors que des chiens, des canards et des oies déambulaient en toute liberté sur le plateau, devant et derrière la caméra..."

Le difficile choix des acteurs

Le roman de Jane Austen repose sur la personnalité et le caractère bien trempé de ses différents protagonistes, et surtout de son couple central, Elizabeth Bennet et Mr Darcy. Il fallait donc, pour les incarner à l'écran, des acteurs capables de faire ressentir ces tempéraments à travers un texte très écrit. "Trouver Elizabeth s'est avéré facile à partir du moment où Tim [Bevan, co-producteur] m'a dit "Pars à Montréal et prends rendez-vous avec Keira. Si elle te plaît et que tu lui plais, tu tiens ton film." Nous y sommes allés, nous l'avons adorée, Keira a dit "oui" et nous tenions le film.
Trouver Darcy s'avéra plus long. Nous avons rencontré tous les postulants, mais nous avons toujours su que nous retiendrions notre premier choix, Matthew Macfadyen
[le héros de la série MI-5]. Trois des adolescentes que nous avons retenues n'avaient jamais joué auparavant : Carey Mulligan (Kitty), Talulah Riley (Mary) et Tamzin Merchant (Georgiana). Comme il fallait qu'on respecte un certain équilibre, nous avons choisi - aux côtés de Keira - Jena Malone [Lydia Bennet] qui, à 19 ans, a déjà inscrit plus de 20 films à son actif. Donald Sutherland, Brenda Blethyn et Judi Dench ont complété le tableau en apportant leur expérience à notre équipe de jeunes comédiens."

Indéniablement, Orgueil et préjugés fera date dans la filmographie éclectique de Keira Knightley (Joue-la comme Beckam, Pirates des caraïbes, Domino…) Car en plus d'une nomination aux Golden globe en tant que meilleure actrice dans une comédie, le film semble lui avoir apporté un vrai bonheur de comédienne. "Je pense que c'est le plus beau rôle de la littérature pour jeunes filles, avoue-t-elle. Quand on offre à une actrice la chance de jouer ce rôle, elle ne peut absolument pas refuser. Mais c'est également angoissant car quand on lit Orgueil et préjugés on a le sentiment qu'Elizabeth fait partie de soi. C'est comme cela que moi j'ai réagi en lisant le livre et je suis sûre que tous les gens ressentent la même chose. Ils ont une connaissance intime d'Elizabeth. Cela me fait peur mais c'est aussi un formidable défi."
 
MpM
 
 
 
 

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