Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


TFM  

Production : Miramax, Producer Circle
Distribution : TFM
Réalisation : Rob Marshall
Scénario : Bill Condon, d'après la pièce de Maurine Dallas Watkins , et la comédie musicale de Bob Fosse
Montage : Martin Walsh
Photo : Dion Beebe
Musique : Danny Elfman (additionelle)
Directeur artistique : Chorégraphie par Rob Marshall
Durée : 115 mn
 

Renee Zellweger : Roxie Hart
Catherine Zeta-Jones : Velma Kelly
Richard Gere : Billy Flynn
Queen Latifah : Mama Morton
Taye Diggs : le meneur de revue
Dominic West : Fred Casely
John C. Reilly : Amos Hart
Colm Feore : Harrison
Chita Rivera : Nickie
Lucy Liu : Kitty Baxter
 

site officiel du disque
site officiel du film
 
 
Chicago


USA / 2002

26.02.03
 

Le film favori pour les Oscars 2003 est une comédie musicale très consensuelle et très américaine. Nous sommes loin de Dancing in The Dark et du culte Moulin Rouge, qui maniait la pop et la perversion avec plus de risques. Ici nous avons le droit à un produit "made in Broadway" décliné pour Hollywood. Golden Globe du meilleur film (comédie / comédie musicale) et film d’ouverture de la Berlinale, Chicago n’est vraiment pas un scénario original. En 1926, Marine Dallas Watkins, journaliste du Chicago Tribune, écrit une pièce nommée Chicago, satire de la presse américaine et de la manipulation médiatique. On en fit un premier film, en 1927, puis un second en 1942, avec notamment Ginger Rogers dans le rôle de le Roxie Hart.

Le livre Bye Bye Bahia


En 75, l’histoire fut reprise par Bob Fosse, tout juste auréolé avec Cabaret au cinéma. Le metteur en scène ancre Chicago dans la corruption et la désillusion des institutions en plein Watergate et après une Guerre du Vietnam désastreuse. La pièce devient alors une comédie musicale jazzy et Rythm n’ Blues. Et par ailleurs, un carton (11 nominations aux Tony Awards mais aucun remportés). Chicago devra attendre sa reprise en 96 pour gagner 6 Tony. Miramax avait déjà acquis les droits pour le cinéma (depuis 94), cependant, depuis le succès de ce "revival" (toujours à l’affiche) l’idée d’une adaptation de la comédie musicale au cinéma est accélérée. Un film qui traitera davantage de la célébrité.
Et les stars se sont précipitées : Madonna, Goldie Hawn, Cameron Diaz, Nicole Kidman, Gwyneth Paltrow côté filles, John Travolta, Kevin Spacey, Hugh Jackman côté mecs. Kathy Bates, Rosie O’Donnell et Pam Grier furent même pressenties pour jouer le rôle de Mama Morton. Le duo Madonna/Travolta était le casting initial du projet à l’époque où Fosse lui-même pensait pouvoir l’adapter.

Le problème essentiel résidait dans la narration. La comédie musicale mettait en scène les personnages s’adressant au public. En trouvant la solution, Rob Marshall emporta le morceau : les parties chantées deviendrait des visions fantasmatiques. Marshall avait adapté Annie pour la TV ainsi que Cendrillon (avec Whitney Houston). Il avait aussi chorégraphié "Cabaret" (mis en scène par Sam Mendès, le réalisateur d’American Beauty, dans sa nouvelle version sur Broadway) et Victor/Victoria.
Une fois le feu vert obtenu, Catherine Zeta-Jones fut la première engagée. Enorme atout pour elle, l’actrice (qui sera dans le prochain Coen) avait débuté dans une comédie musicale, "42nd Street", à Londres. Renee Zellweger, chouchou du public, prochainement chez Minghella, tiendra l’autre rôle principal. Pour elle, en revanche, chanter et danser étaient des nouveautés. En clair deux célébrités, mais pas des stars au salaire astronomique. Aucune n’a le pouvoir d’une Julia Roberts ou le palmarès de Nicole Kidman. Un énorme avantage sur ce pari financier de 40 millions de $. Car, hormis Grease, le genre n’a pas fait recette en 30 ans.

Le reste du casting est donc tout aussi impressionnant : Richard Gere (qui avait incarné le loubard de "Grease" à Broadway) dont on découvre les talents de danseurs, la reine du rap Queen Latifah (artiste touche à tout, et actrice chez Lee, Levinson, Noyce), John C.Reilly (à l’affiche dans Gangs of New York et The Hour), Taye Diggs (admirablement nu dans Ally McBeal et surtout révélé par une comédie musicale underground et culte, "Rent") ; autre import d’Ally McBeal, Lucy Liu (qu’on retrouvera dans la suite de Drôles de Dames). Enfin, cerise sur le gâteau, la présence de Chita Rivera (créatrice d'Anita dans West Side Story), 75 ans, qui avait créé le rôle de Velma en 75 à Broadway, avant de reprendre celui de Roxie dans le revival londonien des années 90.

Le film fut tourné à Toronto entre décembre 2001 et mai 2002, pour une sortie échelonnée de Noël 2002 à février 2003. Le marketing est évidemment très puissant pour ce genre de film. Miramax joue gros, avec le Scorsese en plus dans son catalogue. Le disque est ainsi sorti dès novembre. La BO comprend les chansons du film, mais aussi des inédits (un bonus de Anastacia et un duo Queen Latifah / Lil’Kim), la musique de Danny Elfman (habitué à Tim Burton) et "Class", duo entre Zeta Jones et Latifah - scène coupée au montage qui se retrouvera dans le DVD.
Il y a fort à parier que les projets qui dorment vont être remis sur la table des producteurs : "Rent", "Le Fantôme de l’Opéra", "Les Misérables" ... Même si la tendance était plutôt à l’inverse puisque de nombreux films sont devenus des spectacles populaires ou des comédies musicales, ces dernières années. Un vrai business, très chaud.  
 
vincy
 
 
 
 

haut