Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : My Cactus Inc.
Distribution : MK2 Diffusion
Réalisation : Gus Van Sant
Scénario : Casey Affleck, Matt Damon, Gus Van Sant
Montage : Paul Zucker
Photo : Harris Savides
Musique : Arvo Part
Durée : 103 mn
 

Matt Damon : Gerry
Casey Affleck : Gerry
 

site officiel
 
 
Gerry


USA / 2002

03.03.04
 

Un an et demi avant sa Palme d'Or, Gus Van Sant dévoilait un film étrange au Festival de Sundance, puis en plein été à Locarno. Hypnotisée, la critique s'emballe. Un distributeur américain l'achète pour un million de $. Il attendra l'hiver 2003 pour le diffuser en salles (pour un modeste revenu de 250 000 $). Malgré Damon, le film déroute le public curieux. En France, il aura fallu près de deux années pour que MK2 parviennent à en acquérir les droits et trouvent une date de sortie raisonnable. Fort du triomphe d'Elephant (700 000 spectateurs), la société de Marin Karmitz continue sa politique de collection d'auteurs, avec le plus étrange et indépendant des Américains. Il sortira, pour al première fois en france, le premier long métrage de Van Sant, Male noche le 2 juin 2004. Une trilogie assez cohérente finalement.




Le film avait reçu une distinction spéciale au festival de Toronto (le Vision Award). Justement nommé, ce prix récompense une expérience : le scénario n'existe pas. Le projet se base sur une série d'improvisations imaginée par le réalisateur et les deux comédiens, qui avaient déjà joué dans Ocean's 11.
Casey Affleck, le frère de Ben, a été le voisin de Gus à New York. On l'a d'ailleurs aperçu dans certains de ses films (Prête à tout, Will Hunting). A partir d'une histoire vraie sur deux gars perdus lors d'une randonnée, le trio ébaucha un film où le paysage serait aussi important que les personnages. Van Sant pioche alors dans différentes références : Bela Tarr, James Benning, Andreï Tarkovsky, Alexandre Sokourov, Chantal Ackerman, Abbas Kiarostami, Jacques Tati... "Aux Etats-Unis, les films doivent être des feux d'artifice qui "bousculent" le spectateur sans trop lui laisser le temps de réfléchir. Ces réalisateurs-là, eux vous font réfléchir. On a dû m'ensorceler..." confie le cinéaste.
Tourné en Argentine durant l'été 2001, assez rapidement malgré une tempête de neige paralysante, le film met en scène un mâle dominant et un loser. Deux "Gerry". Ce terme signifie "raté". Mais "Gerry", c'est comme "Schtroumpf", ça peut tout dire et ça veut tout dire. Ca peut signifier que quelqu'un est bizarre ou raté.
Le film est bizarre, mais pas raté. A l'inverse du Soderbergh Full frontal, cette oeuvre dogamtique, sans maquillage ni lumière, clapé en 26 jours, est un désir de liberté de la part de ses auteurs. une rupture avec les contraintes holywoodiennes. La presse française va évidemment s'emballer. Le public devrait être moins pressé. Mais qui a dit qu'un film devait absolument parler au plus grand nombre? Il y a des oeuvres qui ne supportent que l'intimité, même en plein désert.
 
vincy
 
 
 
 

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