Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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 (c) Ecran Noir 96 - 24


  

Production : PFP Films
Réalisation : Peter Mullan
Scénario : Peter Mullan
Montage : Colin Monie
Photo : Nigel Willoughby
Musique : Craig Armstrong
Durée : 120 mn
 

Geraldine McEwan : Soeur Bridget
Anne-Marie Duff : Margaret
Nora-Jane Noone : Bernadette
Sorothy Duffy : Rose, Patricia
 

 
 
The Magdalene Sisters


Royaume Uni / 2002

05.02.03
 

Le grand écart entre critique et public. Cette histoire saisissante a été un énorme sujet de polémique au dernier festival de Venise. Il faut dire qu’on ne critique pas impunément le catholicisme au pays du Pape. Le jury lui décerne du même coup un Lion d’or, l’une des 5 plus prestigieuses récompenses du 7ème art. Dans la foulée Toronto, le deuxième festival de la planète, le récompense d’un Prix de la découverte (bien que ce soit le deuxième long métrage de Peter Mullan). A l’opposé, les spectateurs italiens et britanniques ont boudé le film.




Si le sujet est porteur, le réalisateur intrigue. Peter Mullan, prix d’interprétation au Festival de Cannes, a été remarqué dans des films comme Riff Raff, BraveHeart, Trainspotting, My Name is Joe, Mauvaise passe, .. Réalisateur de nombreux courts, vétéran des planches, Mullan, 44 ans, joue un petit rôle dans The Magdalene Sisters, le père d’Una.
Ce long métrage s’inspire de faits réels. Les " Magdalene Homes " ont été créés en Irland,e pays ultra-catholique, au XIXème siècle. Ils étaient destinés aux " filles perdues " : pauvres, violées, mères précoces, trop belles, handicapées... Le nom de ces " foyers de rétention " provient de Soeur Marie Madeleine, pécheresse repentie par la pénitence et le travail. Les S¦urs de la Miséricorde administrent dès le XXème siècle ces institutions devenues propriétés de l’église. Les s¦urs imposent une discipline de fer et changent le modèle économique en devenant les laveries de l’Irlande. Les pensionnaires étaient exploitées travaillant dix heures par jours, tous les jours, et sans rémunération. La pauvreté du pays, la carence de politique sociale et une certaine cohésion familiale autour du père (et de son rang dans la société) ont conduits de nombreuses familles à se débarrasser de leurs filles comme cela. Cela durera jusque dans les années 70 (notamment à cause d'émeutes et parce que les femmes commençaient à se libérer). Le dernier centre sera fermé en 1996.
C’est la pièce de théâtre "Eclipsed", de Patricia Burke Brogan, qui a réveillé cette douloureuse mémoire. Cette ancienne pensionnaire souhaitait briser l’omerta. 30 000 femmes sont mortes de ce traitement esclavagiste. Chanson (Joni Mitchell), théâtre, essais, documentaire, les victimes ont commencé à faire parler d’elles dans les années 90 (seulement). Mullan s’est alors attaqué au sujet, en voulant pointer du doigt cette église qui ressemblait plus au KGB (il ne pouvait y avoir que complicité entre l’Etat, l’Eglise et les familles).
Ses actrices sont novices ou expérimentées (scène, télévision). Geraldine McEwan, qui joue l’ignoble Soeur Bridget, a débuté dans les années 60 à la Royal Shakespeare Company, avant de tourner avec Branagh ou Costner.
Le film devrait être soutenu par la presse cinéphile en France. Malgré ses 65 copies (un nombre plutôt faible aujourd’hui), il devrait susciter l’intérêt dans un calendrier essentiellement axé sur le divertissement pur. Un an après Amen, de Costa-Gavras, l’église catholique risque encore de provoquer des remous au sein des apôtres de la censure, des intégristes de l’ordre moral, et de ces protecteurs qui luttent contre l’esprit de Satan.

Le film montré vers la fin du film s’appelle The Bells of St Mary, sorte de Sister Act avant l’heure, avec Bing Crosby et Ingrid Bergman. Leo McCarey (des Marx Brothers aux comédies romantiques avec Irene Dunne) a réalisé ce film à la sortie de la guerre. Il a reçu 8 nominations aux Oscars et a valu à Bergman un Golden Globe de la meilleure actrice. Le film est la suite de Going my way (Oscar du meilleur film en 44).
 
vincy
 
 
 
 

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