Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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13 Ghosts (Thirteen Ghosts - 13 fantômes - Thir13en Ghosts)


USA / 2001

16.01.02
 



OUVREZ OUVREZ LA CAGE AUX FANTÔMES





- Qu'est ce qui vous donne le droit de jouer au dieu tout puissant ?
- Jouer c'est puéril…

Elle restera dans les mémoires la scène d'ouverture de 13 fantômes. Une chasse à l'ectoplasme nocturne particulièrement extrême dans un cimetière de voitures. Un prologue coup de poing dans l'estomac, marque de fabrique de Spielberg et donc héritage de son plus grand dévot qu'est Robert Zemeckis, désincarné ici en producteur du film. L'ensemble des protagonistes et de l'environnement est ainsi planté en quelques scènes permettant de dérouler la suite du récit sur des rails calculées solides. La violence compulsive de l'action et les limites de sadisme que celle-ci s'attache à franchir dévoile l'autre homme qui tire les ficelles de ce remake d'un classique de l'horreur, le très désinhibé Joel Silver également attaché à la production. Les deux pointures hollywoodiennes ont choisi sans doutes de se faire plaisir en confiant la réalisation de cette foire à l'esprit frappeur à un fondu de l'image, Steve Beck. Le prodige s'acquitte d'ailleurs de sa tâche avec une certaine inspiration. On sent chez ce bidouilleur numérique un bouillonnement créatif lorsqu'il s'agit de brosser à l'écran des tableaux grandiloquents et fantastiques. La réalisation est clipesque en diable, utilisant tous les derniers ressorts à la mode, de l'enchaînement de plans cut et léchés aux pirouettes diverses de caméras. 13 Ghosts est sans nul doute un festival de performances technologiques. Maquillages, décors, tout a été soigneusement pensé et concrétisé. Le film ne pêchera pas par une absence de moyens et de compétences tout comme dans bon nombre de productions américaines haut standing.
On cherchera pourtant en vain dans cet ensemble hautement démonstratif un semblant d'ambition scénaristique. On n'oserait même pas évoquer de profondeur thématique, sachant qu'on a affaire à un divertissement (ce qui n'est pas forcément en soi un laissez passer pour la facilité). En étant honnête, au-delà des premières apparitions de la brochette de trépassés et des quelques frissons qu'elles occasionnent, on finit par s'ennuyer, se désintéressant même au plus fort du dénouement final, d'une intrigue confuse et en manque d'enjeux véritables. On pensera à Cube, ce huis clos ingénieux qui avait fait les beaux jours des amateurs d'émois claustrophobiques. Le film réussissait le tour de force de nous tenir en haleine avec un minimum de moyens. C'est tout le contraire ici. Le lièvre part trop vite et finit essoufflé. Le suspense haletant et la montée d'angoisse débouche rapidement sur une course poursuite redondante à l'intérieur d'un rubik cube de luxe, dans lequel acteurs et créatures tournent un peu en rond.Il n'y a pas si longtemps The Haunting, nous avait démontré que même sur la base d'une référence cinématographique solide (le chef d'œuvre de Robert Wise), il était tout à fait possible de commettre un navet consternant. Que le déploiement outrancier de techniques digitales pouvait très vite, à défaut de masquer un vide narratif total, se révéler gravement indigeste. 13 fantômes version 2001 évite la faute de goût, mais ses initiateurs préfèrent s'éclater avec leurs artifices esthétiques et se moquent de raconter une bonne histoire. Symptomatique de la toute puissance de la logistique cinématographique américaine qui croit pouvoir se suffire à elle-même.

Sans être trop exigeant, 13 fantômes comblera les fans avertis d'épouvante qui se désespèrent de voir la production de leur genre de prédilection se tarir d'année en année. Ceux-ci pourront s'extasier devant différentes expérimentations visuelles ou se délecter des multiples montées d'adrénaline que réserve le film. Cela n'ira pas plus loin cependant, les prétentions du film étant celles d'un train fantôme de foire relooké en parc d'attraction de studio moderne et ce malgré un budget conséquent qui aurait du détacher l'œuvre de la série B. Les amateurs d'intrigues captivantes en seront encore pour leurs frais...
 
petsss

 
 
 
 

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