Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Trafico (Tráfico)


/ 1998

10.03.99
 



TRAFIC OU ESCROQUERIE ?





Trafico, "une comédie portugaise". On a certainement pris la peine d'ajouter la précision "comédie" pour nous indiquer, au cas où on ne l'aurait pas compris avec les dessins loufoques de l'affiche, que cette grosse production n'appartenait pas à la catégorie des films portugais intellos et tristes... ce qui n'est pas très sympathique pour le reste du cinéma portugais. En regardant, après, le casting du film, qui réunit presque tout le "milieu" cinématographique portugais, il n'y a plus de doutes, Trafico est une grosse machine partie pour faire rire toute la planète.

Le film commence par une famille moyenne, au bord de la plage, dont le fils, Jesus, trouve le pactole (des narcodollars de mafieux russes). De là, on passe à deux prêtres qui bradent, aux enchères, les reliques de leur petite église, avant de prendre la route (comme les premiers apôtres, sûrement!). La femme d'un Général (qui a des rapports louches avec, devinez qui, les mafieux russes...quelle coïncidence!!!) décide d'assurer son rang en devenant une "femme du monde", côtoyant des artistes néo-branchés, underground et décalés et prenant soin d'elle en se faisant teindre les cheveux en bleu. On a aussi un banquier dérangé, un Ministre corrompu... " Et bien d'autres aventures encore" nous promet-on. Tous ces personnages se croisent, mais, ces rencontres sont trop forcées, arrangées donnant ainsi une impression de confusion complète, de grand fouillis. A tant vouloir tout mêler, tout s'emmêle et on assiste à une surenchère permanente dans le "comique".

Tout le monde en prend pour son grade dans cette critique sarcastique et ironique de la société portugaise avide de profits faciles (la "bonne mère de famille" qui se transforme en une femme tyrannique et hystérique après la découverte du pactole), obsédée par les apparences (la scène du salon de coiffure ou du pique-nique chic), à la pointe de la mode (les gants blancs pour manger les sardines ou le vernissage "tendance" avec l'exhibition d'éphèbes bronzés et musclés sur des estrades), déboussolée (le prête qui chante l'hymne national dans un bar à putes)... No future. On est sensé s'amuser des gens qui s'amusent, se moquer des gens qui pleurent et rire des gens heureux. En fait, le film pêche par ses excès en tout, il reprend à son compte les clichés et les stéréotypes sans beaucoup d'imagination.

Enfin, on aura compris que, João Botelho veut nous dire que l'argent commande tout, qu'il change notre rapport aux Autres, qu'il vicie les meilleurs d'entre nous et qu'il nous rend dingue. Cette entreprise de dénonciation est ambitieuse surtout quand on pense qu'il veut prendre cela sur le ton du comique. C'est pour rire... malheureusement, souvent, Trafico, avec ses scènes trop burlesques et convenues, a tendance à nous laisser consternés. C'est un film du genre "comédie lourde", superproduction et casting pour la promo... La déception est d'autant plus grande que tout avait été fait pour nous faire saliver à l'avance en nous promettant l'hilarité la plus absolue et la franche rigolade.
 
serge

 
 
 
 

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