Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Two for the road (Voyage à deux)


USA / 1967

20.08.03 (reprise)
 



LES YEUX FERMES





Mark : "J'essaie de t'imaginer grosse...
Joanna : J'essaie de t'imaginer mince

Il est très intéressant de voir ou revoir ce petit bijou d'amour vache, écrit par Frederic Raphael, scénariste du dernier opus de Kubrick. Les deux films ne se ressemblent certainement pas dans le ton, mais le fond y est : de l'incommunicabilité des êtres (et notamment dans la relation homme/femme au sein d'un couple). Pamphlet lucide et un brin cynique sur le mariage (et ses illusions perdues, ses utopies insatisfaites), le film est un constat sans appel sur l'échec d'une relation. Ou plus exactement sur la faillite de la sincérité, et le triomphe du masque, du mensonge. Le désir, les fantasmes, les rêves inaccessibles devenus banals entraînent le couple dans un confort dangereux, qui ruine l'amour. Celui qui fait unir deux êtres, en tout cas. Là encore, l'argent ne fait pas le bonheur. Et la réussite matérielle n'est pas synonyme d'union enrichissante.

Two for the road est une perle de la comédie romantique américaine pour au moins 3 raisons.
Premièrement, le scénario, brillant, original, attachant. Véritable autopsie d'un amour et de ses protagonistes, il n'épargne rien : ni les qualités et les défauts des personnages, ni les observations sur les principes d'éducation scolaire des Américains, ni, non plus, la cupidité opportuniste de certains Français. Et les dialogues, entre tendresse passionnelle et cruauté fusionnelle.
Ensuite, il y a la réalisation de Stanley Donen. Légère et sophistiquée, décalée et audacieuse, comme la musique son Mancini. Superficielle, et intense. Donen a choisi des décors de rêve (la France), comme pour mieux contraster avec l'hypocrisie et la gravité des personnages ou des situations. Les détails ont tous leur importance : l'ascension sociale est symbolisée par la garde robe d'Hepburn et les voitures de Finney. Mais Donen, parfait chorégraphe dans ce jeu de chat et de souris, orchestre à merveille ces allers-retours dans le temps, grâce à un montage brillant, des plans très modernes, et des traits d'unions faciles à décoder. Un film aussi fluide que les routes qu'il parcourt....

Mais le plus grand intérêt de ce film réside dans sa star, Audrey Hepburn. Radieuse, magnifique, indispensable, les superlatifs manquent pour décrire les sensations qu'elle procure. Avec son rôle de Joanna, femme fragile et déterminée, insatisfaite et obtenant ce qu'elle veut, elle habite (et habille) un personnage riche en émotions, en nuances, en apparences. Elle montre qu'elle peut tout jouer, qu'elle est de ces comédiennes fascinantes, indémodables et éternelles. De la comédie au drame, du désespoir au rire le plus total, "l'autre" Hepburn nous fait succomber avec grâce. Et Donen y trouve sa muse. Une femme capable en un regard d'allumer un homme, à une terrasse de café, le menton appuyé sur ses deux mains. Une beauté - frêle comme un oiseau - tout aussi capable d'avoir une insulte ("Bastard") comme dernier mot.
- "J'adore les fins heureuses", clame-t-elle.
- "Tu n'as pas de moralité", lui répond Finney.
 
Vincy

 
 
 
 

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