Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Genet à Chatila


France / 2000

19.04.00
 



GENET L'ABSENT PRESENT





Le principe de Genet à Chatila est extrêmement intéressant. Il s’agit de filmer l’absence, de mettre des mots en image et de donner corps à la mémoire. Richard Dindo a choisi de parcourir avec une caméra les lieux que Genet a visités. Ce parti pris procure une drôle d’impression. Il y a les mots de Genet (très bien dits par Jean-François Stévenin), les lieux dont il parle dans ses textes, les gestes qu’il accomplissait dans ces endroits (écouter le "Requiem" de Mozart dans des chambres d’hôtels), les gens qu’il côtoyait (les feddayin, la femme qui lui apportait du thé lorsqu’il dormait) mais d’autres personnes à sa place (la caméra de Richard Dindo et Mounia, l’enquêtrice porte-parole du réalisateur).

C’est un peu comme si Jean Genet revenait par ses mots, par les gens qui l’ont vu et par l’équipe du film. Et ce procédé est en fait beaucoup plus fort que si le réalisateur avait eu recours à une fiction.
Cette tentative de mettre des images sur les textes de Genet est en fait une volonté de représenter les mots, le passé et la mémoire.
Malheureusement, la tâche est extrêmement complexe et R. Dindo s’en est rendu compte: "Je vis et je travaille avec la conscience qu’il est impossible de recréer le passé. Je vis, et mon cinéma vit dans cette douleur de la 'non-représentatibilité' du passé". Donc parfois, dans sa quête qui reste souvent vaine, le documentaire traîne en longueur et devient un tantinet lassant.

Restent néanmoins de très beaux moments : on retiendra notamment la scène où Mounia marche dans le désert en écoutant le "Requiem" avec cette phrase répétée, cette phrase qui est en fait la dernière que Jean Genet ait ajouté à son "Captif amoureux" : "mettre à l’abri toutes les images du langage et se servir d’elles, car elles sont dans le désert, où il faut aller les chercher". C’est très certainement là qu’il faut chercher la volonté de Richard Dindo : parvenir à l’essence de l’écriture de Genet, ouvrir les portes de ses deux derniers ouvrages par l’image et la mémoire.
 
laurence

 
 
 
 

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