Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 25

 
Paris / Depardon (Paris)


France / 1998

07.01.98
 



ULTRA MODERNE SOLITUDE

Le livre Bye Bye Bahia



"- Pourquoi voulez-vous faire un documentaire ?
- Parce que je n’ai pas besoin de la fiction.
"

Fiction ou documentaire ?
Si le scénario s’apparente plus à une fiction - deux personnes recherchent l’objet du désir d’un cinéaste - le style comme le but de ce film se rapproche plus du documentaire.
Depardon a réalisé un travail inspiré du photographe Doisneau. Mais ici le romantisme est remplacé par un réalisme presque glacial.
Paris se résume à un café isolé, abandonné en plein quartier des Affaires, La Défense et ses tours déshumanisantes, à une gare de banlieue - Saint-Lazare - qui déverse quotidiennement sa foule de banlieusards, à des cafés sur des boulevards, des cafés sans âmes....
Dans ce décor déprimant, évolue un cinéaste et une tête chercheuse de têtes. L’un est introverti, maladroit, ne sachant pas communiquer, confus, ultra-cérébral. L’autre est une marseillaise sans excès, presque vieille fille malgré sa jeunesse... On imagine les dialogues "enflammés", qui ne riment à rien, ces prises de têtes verbales sur le pourquoi du comment. Parisianniste au maximum.
Le film s’emballe lorsque enfin le jeune réalisateur (à la pathologie séduisante) se décide à rencontrer d’abord des jeunes actrices puis des femmes au hasard des quais de la gare.
Là on nous sert des portraits de parisiennes, des étudiantes matérialistes, des pauvres filles paumées, des pseudo-philosophistes, des femmes en quête d’identité, imbues de leurs petites connaissances, et cherchant à construire leur vie. Le tout dans une humilité confondante. Et parfois avec humour. C’est entre guillemets comique.
Cette suite de cas pathétiques et intéressants, banals et uniques, donne à la caméra un matériau splendide, aidé par une technique (photo noir et blanc, son, cadre) irréprochable.
Ainsi Depardon ne cherchait rien dans cette oeuvre sur la recherche. Si ce n’est filmer les solitudes, habiter sa solitude. Une solitude appréciée, même s’il est difficile de vivre seul.
Une masturbation imagée où il s’écoute filmer des gens mal dans leur peau.
 
Vincy

 
 
 
 

haut