Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Dogora (Ouvrons les yeux)


France / 2004

10.11.04
 



FANTASIA ASIA





Ce film sera à part dans la filmographie de Leconte. Entre documentaire et film purement émotionnel, Dogora est un opéra symphonique en images. La plus belle comparaison que nous pourrions établir serait de le mettre dans un genre à part, entre Fantasia et Baraka. Il n'y a pas un mot. Juste la musique. Et de très belles images, montées avec cohérence, rythme et une volonté réelle d'amener le spectateur à adhérer au sujet : un pays, un peuple.
L'ensemble est séduisant. Les portraits se calquent parfaitement aux voix, le mouvement s'imbrique sans efforts dans les envolées lyriques. Esthétique, cette vision de l'ailleurs, synchronisées à un opéra faussement étranger, donne un film composite, parfois sublime, parfois lisse; un peu comme ces compilations de bars ou de lounge vendues dans les magasins de déco.
On peut noter, malgré tout, l'émergence d'une écriture singulière. Microcosmos avait ouvert cette voie (d'ailleurs, notons le clin d'oeil avec cette coccinelle). Ce cinéma là, à l'instar de La Terre vue du ciel, ne cherche plus de message, ne reflète plus une réalité, ou ne s'embarrasse plus d'intelligence; il ne cherche que le plaisir des sens, ciblant notre coeur, nos émotions. Cela fonctionne, ou pas. On y est rarement insensible. Mais le spectateur peut décrocher, aussi, à certains moments. Il n'y a pas d'utilité, juste une recherche de plaisir. Cela peut sembler vain comme exercice...
Leconte réussit à nous captiver grâce à un fil conducteur. Dogora se "lit" comme une fable qui nous raconte une civilisation, avec quelques travellings. Il y a des ballets de scooters, les bruits de la vie qui se mixent à cette musique mélancolique. On pourrait croire à un hymne glorifiant le prolétariat. Ou un reportage du National Geographic. L'émotion ne perce jamais le sucre glace qui recouvre cette bonne intention. Nous voyageons des héros aux moines bouddhistes, de l'usine de jean's aux écolières à bicyclette. De ce rêve, s'échappent l'enfance, l'innocence, l'espérance. Et un univers hostile, humain, banal, périlleux, précaire.
Voilà ce qu'il restera de ce périple insolite. En plus d'un César du meilleur montage, au bout de la piste.
 
vincy

 
 
 
 

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