Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Grudge


USA / 2004

29 décembre 2004
 



DEFUNTS A LA SUITE





« Il y a quelque chose de mauvais là bas… »

Difficile de trancher à quel niveau se situe la malédiction de The Grudge. Dans le coeur de son intrigue même, un enchaînement de morts violentes orchestré selon un rite immuable de fantômes vengeurs ou dans l’incapacité apparente dont fait preuve le réalisateur Takashi Shimizu pour s’extraire de l’univers qu’il a créé, revenant inlassablement, d’une séquelle à un énième remake, sur les lieux du crime pour parfaire son ballet macabre, poussé par son obsession de la perfection mais aussi par les exigences économiques induites par la loi du succès qu’a rencontré sa franchise. Car Ju-on (titre d’origine) intègre, dés sa mouture initiale, la répétition comme une règle d’or qui conditionne l’agencement de son édifice, quitte à apparenter vaguement sa structure de long métrage à celle d’un film à sketchs. L’histoire de la maison maudite s’y répète en absence relative de tout repère chronologique, mais surtout de tout espoir d’évolution de la trame dépouillée du moindre rebondissement. C’est la mort qui tire les ficelles et cette dernière n’a de toute façon aucun projet d’avenir dés lors que l’existence est arrivée à son terme et qu’il ne reste plus qu’à se morfondre dans la frustration. La thématique de la peur de l’au delà n’est pas nouvelle à la base, sa représentation se perpétue selon des codes semblables dans pratiquement tout le cinéma du genre asiatique, de l’Inde jusqu’à la Corée, en passant par la Thaïlande. Un folklore précis et précieux dont ne s’écarte jamais le réalisateur, même dans sa réactualisation, au point de se confondre avec la patte du plus incontournable prodige contemporain de l’effroi, Hideo Nakata (Ring & Dark Water), entre images vidéo investies par les esprits frappeurs et autres apparitions humides accumulant les dégâts des eaux irréparables. Ce manque de singularité stylistique flagrante, pour ne pas dire ce conformisme, reste la principale critique qui sera adressée au japonais. L’oeuvre finit cependant par hypnotiser à force de duplication effrénée, telle la comptine hallucinée d’un disque rayé et par trouver une dimension un peu à part dans la production cinématographique d’outre tombe.
Si le reste du casting américain ne change pas franchement la donne de la ronde des victimes (Sarah Michelle Gellar interdite de kung fu subit pour une fois le harcèlement surnaturel), il faudrait retenir la présence toujours magnétique de Bill Pullman, qui poursuit ici sa prestation du décalé de service de Lost Highway, tandis que Takako Fuji et Yuya Ozeki stimulent la chair de poule figés dans leurs personnages, grandement épaulés dans leur abnégation par l’architecture biscornue de la bicoque et les gargarismes du sound designer. Armé de moyens plus conséquents Shimizu propulse en tout cas son œuvre à un niveau de perfection technique qui, à défaut de surprendre ceux qui en ont connu les premières manifestations, risque à coup sur de leur coller une belle frousse tant les effets sont désormais millimétrés à l’extrême. Les amateurs apprécieront et se dispenseront de traîner sur les pentes de Gerardmer où le fantastique fait toujours aussi grise mine.
 
PETSSSsss-

 
 
 
 

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