Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Tenku no shiro Rapyuta (Le château dans le ciel / Laputa)


Japon / 1986

15.01.03
 



CHATEAU BRILLANT

Le livre Bye Bye Bahia



Magique, féerique, poignant et intelligent, Laputa, le Château dans le Ciel est le chef d'œuvre oublié d'Hayao Miyazaki, un somptueux dessin animé d'aventure où l'auteur posait toutes les bases de son cinéma; et particulièrement sa vision écologique, humaniste et onirique du monde tel qu'il le rêve.
De Nausicaä au Château dans le Ciel, le style d'Hayao Miyazaki s'est encore perfectionné. Pour un film daté de 1986 l'animation est étonnante de modernité, d'une fluidité remarquable. La qualité esthétique n'a rien à envier aux dessins animés d'aujourd'hui, même si l'on sent encore l'influence du petit écran. En plus d'être un génial artisan de l'animation, Hayao Miyazaki est un grand metteur en scène. Chaque plan a une signification, chaque mouvement de " caméra " provoque une émotion. Il nous transporte, littéralement. Tout semble pensé, composé, imaginé comme dans un film de cinéma. Du grand art. Entre le 7ème et le 9ème.
La trame de l'histoire est très classique, la narration est même très hollywoodienne. Une jeune fille, Sheeta, possède un trésor mystérieux, une pierre bleue, objet de toutes les convoitises. Après une lutte aérienne sans merci entre des pirates cupides mais sympathiques et des militaires manipulés par un homme mégalomane, Muska, la jeune fille est recueillie par un jeune garçon courageux, Pazu. C'est le début pour le couple d'enfants d'aventures incroyables qui les emmèneront dans la cité mythique de Laputa, paradis perdu par la folie des hommes. Toute la fantasmagorie enfantine y passe : grottes, labyrinthes, nuages, mondes inconnus... A chaque fois Miyazaki revisite un événement banal et le transforme en tableau spectaculaire, emprunt d'une forme de philosophie naturaliste. Car ne nous trompons pas : s'il aime dessiner vaisseaux et engins volants, trains et robots, il défend avant tout un monde végétal, et nous laerte sur la trop grande importance des technologies. L'implosion finale n'est que l'image d'une civilisation hégémonique et trop intelligente qui a oublié les éléments de bases de la vie.
Petit miracle de l'animation japonaise, Laputa, le Château dans le Ciel, ce sont deux heures de bonheur, de péripéties, de poésie et d'humour. Une succession de morceaux de bravoure, de gags imparables, de sentiments humains exacerbés par le danger, menée tambour-battant, même si parfois l'aventure s'envole inutilement dans des territoires en impasses.
Les personnages de Laputa composent une galerie typiquement " Miyazakienne ". On retrouve la jeune fille héroïne malgré elle, le jeune garçon intrépide, la bande de pirates gaffeurs commandées par une matrone caractérielle mais affectueuse (qui rappelle la tyran de Chihiro), le mécano (qui a le même rôle dans Chihiro) et de gentils robots. Seul élément surprenant, la présence d'un véritable méchant, Muska. Unique psychopathe des films personnels d'Hayao Miyazaki, Muska est un fou sans foi ni loi. Il veut devenir le maître de Laputa pour assouvir les êtres humains. Il symbolise le pouvoir, l'homme politique et l'homme économique. Bref, celui qui ne sait pas que le développement peut être durable.
Hayao Miyazaki développe donc sa méfiance envers la technologie, thème aussi de Nausicaä et Princesse Mononoké. Les robots de Laputa ne sont que des armes par destination, livrés pacifiques aux mains des hommes qui les transforment ensuite en machines de guerre. Un constat froid, étonnant de pessimisme dans un film considéré pour "enfant ". Comment ne pas voir la fin de notre monde (entre Hiroshima et chaos digne du déclin de l'empire romain) dans cette île flottante, débarassée de ses inutiles matériaux et circuits électroniques, où seul l'arbre et les fleurs survivent.
Doté d'un final incroyable, et sans concession, à l'émotion à fleur de peau, Laputa, le Château dans le Ciel est donc un film magique et magnifique, un petit bijou oublié et ressucité. Dès le premier film, le Studio Ghibli signait un coup de maître. La voilà cette fameuse Planète au Trésor que Disney n'est pas parvenue à imaginer!
 
yannick, vincy

 
 
 
 

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