Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Spanglish


USA / 2004

02.03.05
 



TOUT LE MONDE N'A PAS LA CHANCE D'AVOIR DES PARENTS IMMIGRES





- " Comment fait tu pour être plus gentil que moi?"
- " Tu n'as pas assez picollé!"

"L’intégration c'est pas donné". Cette phrase sortie de la bouche d'une gamine mexicaine de 10 ans pourrait paraître désuète si elle ne résumait pas aussi justement la vie des étrangers vivant loin de chez eux. Que la terre d'accueil ait pour décor les plages jet set de Malibu, la banlieue nord parisienne ou les faubourgs ouvriers de Londres importe peu. S'il n'a pas pour objet d'offrir une étude sociologique et géographique des minorités chez l'Oncle Sam, Spanglish (contraction de spanish et english) a le mérite de proposer une vision non édulcorée et peu clichéiste de l'intégration et des difficultés qui s'y rattachent. Tout ça avec humour. Car depuis la fin des grandes migrations mythiques, les Rocky Balboa et autres Michael Corleone ont été remplacés par des Juanito, des Aboubakar et des Lee-Chang moins séduisants. Donc moins hollywoodiens. Lorsque Flor et Cristina débarquent de leur Mexique natal, c'est pour tomber nez à nez devant le symbole simpliste et naïf du capitalisme gringo: la villa somptueuse et démesurée, nid d'amour parfait d'un chef cuisinier talentueux et d'une trentenaire top jeune et top cool, parents de deux enfants gâtés et obèses de surcroît. Et lorsque deux mondes à ce point opposés s'amuse à cohabiter, le choc des cultures n'est jamais trés loin. S'il surfe gentiment sur une certaine "punch-drunk" attitude (Adam Sandler prouvant une fois encore l'étendue de son talent), c'est dans le portrait touchant et authentique d'une jeune mère immigrée que Spanglish se démarque des comédies "made in America". Partagée entre la volonté farouche d'assurer un avenir décent à sa fille et celle - tout aussi complexe - de préserver les traces de sa culture et de son identité, Flor s'attache à maintenir le cap dans une société où l'individualisme et le conformisme sont érigés en véritable sport national.

Usant d'un humour bon enfant et de personnages hauts en couleurs (la grand-mère alcoolo remplace ici la "folle" de Pour le pire et pour le meilleur), James L. Brooks fait passer un discours moins politiquement correct qu’il n’y paraît. Le mot de la fin revenant à la jeune Cristina qui avec un vibrant "Je suis devenue… comme ma mère" offre un hommage censé à la hauteur des sacrifices consentis autrefois par une maman-courage. De quoi oublier – et pardonner – les quelques longueurs du film (pour une durée de plus de 2 heures) et l’inutile flirt entre les personnages de John Clasky et Flor.
 
jean-françois

 
 
 
 

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