Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Monster-in-Law (Sa Mère ou moi)


USA / 2005

22.06.05
 



UN HOMME A LA MERE





« - Charlie, est-ce que tu veux m’épouser ?
- C’est bien trop tôt, elle est sous le choc.
»

C’est désagréable à dire mais Sa mère ou moi ne mérite pas d’être vu. Ce film accumule une telle quantité de grosses ficelles, de gags et de tics de dialoguiste vus et entendus mille fois qu’on est proche de l’arnaque à grande échelle. A croire qu’il existerait une sorte d’almanach Vermot hollywoodien de la bonne blague de cinéma que se repasseraient les Robert Luketic, Jay Roach, Tom Shadyac et autres faiseurs dociles.

La règle est simple : prenez un acteur génial ; Jim Carrey, Robin Williams ou, dans une moindre mesure, Ben Stiller. Prenez le premier réalisateur qui passe par là, titulaire d’un BTS audiovisuel, donnez-lui une grosse caméra SONY et demandez lui de la pointer sur le susdit acteur comique. A tous les coups, sur une heure et demi, vous aurez un bon quart d’heure de gloussements justifiés. C’est à la portée de tout le monde. Le problème, avec Sa mère ou moi, c’est que l’acteur de génie, on le cherche toujours. J-Lo se révèle navrante poseuse, incapable d’établire le moindre rythme comique, elle se contente de réciter les dialogues après les avoir probablement réécrits, parce que ça fait bien. Les autres se débrouillent avec le simulacre d’hystérie qu’il convient de tirer de ces situations, les unes plus attendues que les autres. Ne parlons pas du pauvre Michael Vartan, qui trimbale impeccablement sa platitude de limande au ralenti, sur les plages californiennes.

En matière de comédie romantique de masse, préférez Hitch, expert en séduction, d’Andy Tennant, l’une des rares réussites du genre, sorti il y a quelques semaines. Quelques auteurs comiques survivent encore de nos jours mais ils se font rares. A part les admirables frères Farrelly, on peut croiser de temps à autres un bon cru d’Harold Ramis ou des bribes chez David Zucker. Ces gens là semblent au moins s’accrocher à une certaine dignité de metteur en scène, capables de faire rire avec des moyens cinématographiques.

Là où La revanche d’une blonde était parvenu à trouver une certaine élégance dans la bêtise, à force de l’assumer, de la tourner en dérision à travers ses personnages et la franchise de son récit, Sa mère ou moi plonge indifféremment à chaque fois qu’un cliché est disponible. L’immense tarte à la crème de départ de la belle-mère furax, sensée être source de stratagèmes en tous genres et de dinguerie ne tient jamais ses promesses. Symptôme de cette timidité imaginative et du politiquement mièvre ambiant : les seuls fois où le personnage de Jane Fonda devient vraiment méchant c’est par erreur ou dans son imagination. En cherchant bien, on tombera sur une scène à peu près drôle. Fonda, bouleversée par sa mise à la porte soudaine, est contrainte d’interviewer une simili Britney Spears pour son dernier show. A coté de la sagesse pastelle de l’ensemble, cette séquence gentiment absurde vaut ce qu’elle vaut. Mais ça ne dure pas. Il faut croire que le politiquement correct industriel va jusqu’à traquer le subversif dans la nature même du burlesque.
 
axel

 
 
 
 

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