Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'Anniversaire


France / 2005

21.09.05
 



AMIS CHEMINS





« Tu crois qu’il a mis des caméras ? Parce qu’il en est capable… Mais j’aimerais pas hein… Parce que je suis pas pudique mais j’aime pas qu’on me filme dans mes intimités. »

Lambert Wilson a du mal avec la solitude. Quoi de plus difficile, en effet, pour un acteur que de jouer la surprise, la consternation ou la simple réflexion, tout seul, dans un bureau ? On peut être seul sur une scène de théâtre, même devant mille personnes, mais devant l’œil géant d’une caméra, c’est le monde entier et sa descendance qui lorgne. Ainsi commence donc L’Anniversaire : Lambert lambine dans une grande pièce vide.

Le reste du préambule, sa litanie de personnages à présenter, son rythme un peu accablé, n’est pas non plus du meilleur effet. Trop de choses à camper en vingt minutes, trop de personnalités à affirmer, trop d’interactions, trop beaux les amis de vingt ans pour être vrais. Une fois la didactique introduction passée, le spectateur briefé peut enfin entrer dans un film confortable.
Des vieux amis se retrouvent pendant quelques jours après des années de vie séparée. Le sujet appelle un certain nombre de révélations et de surprises attendues, voire convenues, qu’il s’agit pour le spectateur d’accueillir avec la bonne humeur de circonstance. Ô cinéphile exigent et curieux, laisse ton esprit aventureux à l’entrée de la salle. Diane Kurys déroule, dissèque, sonde depuis toujours le papier à musique du petit bourgeois extrait de son 6ème arrondissement. Penchant volontiers vers l’auto-fiction soft, la réalisatrice revient avec L’Anniversaire dans sa veine initiale, anti-romanesque, quoique légèrement plus outrée. Les caractères d’emblée établis – stéréotypes bienvenus – et le ton plus comique participent à l’agréable sur-jeu généralisé.

En restituant à ses amis les parts de sa société qu’ils avaient vendues vingt ans auparavant, Raphaël prend à son compte la phrase de Jules Renard, mise en exergue, au début du film : « Si l’argent de fait pas le bonheur, rendez le. ». Arrogante manière d’avouer sa trahison initiale pour le golden boy et élégante manière de relancer l’intérêt et les enjeux de sa comédie pour Diane Kurys. Les relations, les positions s’en trouvent redistribuées.
Au delà de la référence manifeste à Nous nous sommes tant aimés d’Ettore Scola, L’Anniversaire rappelle très directement un film américain, sorti en 2001 : The Anniversary Party, de Jennifer Jason Leigh et Alan Cumming. De vieux amis se retrouvaient à l’occasion d’une fête d’anniversaire et en profitaient pour régler leurs comptes. La péripétie de la distribution de millions était tenue par une prise collective d’acides. Le film de Kurys n’en n’est pas seulement un étrange sosie, il en a également les même défauts. L’Anniversaire multiplie bien souvent les effets complaisants, difficilement dissociable du film d’amis. Si les dialogues ne cèdent jamais totalement à la private joke, ils en adoptent parfois les accents consensuels et les numéros d’acteurs, frôlant quelques fois le narcissisme, s’en ressentent.

Oubliées les performances inégales, on pourra tout de même se laisser amuser par les gesticulations parfois drôles, parfois touchantes des uns et des autres (en particulier Palmade et Anglade) et par la BO nostalgique à la Guédiguian. Diane Kurys évite les écueils du thème à la mode de la télé-réalité, qu’elle ne fait qu’effleurer, et ancre d’avantage son film du coté de l’amitié et de l’humanisme candide qui lui sont décidément si chers.
 
Axel

 
 
 
 

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