Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Confetti


Royaume Uni / 2006

11.10.2006
 



QUATRE MARIAGES ET UN GAGNANT





"- Je suis le meilleur ami de la mariée. Je ne suis pas gay."

Revisitation plus contemporaine de Quatre mariages et un enterrement, Confetti est une déviance de la comédie britannique classique. Entre temps, les années Blair et les reality shows ont bien massacré les idéaux. Le film a les apparences d'un reportage type Envoyé Spécial. Caméra à l'épaule, image vidéo, on est dans le témoignage, l'interpellation, l'interview. Les gens sont volontairement ordinaires, même dans leur soi-disante extravagance.
Le mariage apparaît comme un truc de tordu. On en oublierait presque le rituel sacré et l'amour qui en sont les piliers. Confetti, comédie anecdotique et fantaisiste, se délecte, avec justesse, de la diversion matérialiste et intéressée que le mariage a pris avec le temps, épousant ainsi les dérives de notre époque.
N'oubliant pas qu'il s'agit d'un film et non pas d'un documentaire, il n'a pas mis en compétition n'importe quel mariage dans son concours de beauté. Le tennis, la comédie musicale et la naturisme sont trois axes cinégéniques historiques. Ce sont trois genres qui se prêtent au cinéma.
Trois formes de couples aussi : autarciques et possessifs (les fous du tennis), pragmatiques et marginaux (les naturistes, vraiment à poils), névrotiques et consensuels (les fans de Fred Astaire). Dans ce trip où l'on se prend, le temps d'un mariage, pour ce qu'on n'est pas, l'amour a beaucoup de mal a existé. Vicié par la cupidité, cela vire au cauchemar. Combat de coqs façon Bridget Jones sur l'air de Love is in the Air. Langues de vipères entre belle famille acariâtre et égoïste et futur gendre idéal. On ne change pas les gens. Les tronches sont banales dans un kitsch toc. Mais la célébrité fait tourner les têtes : les gens sont prêts à se renier (ce qui ne veut pas dire changer!) pour être en couverture d'un magazine. Exister par l'image illusoire. Autant dire se désincarner. Refaire son nez par exemple.
Ca aurait pu être de mauvais goût, et pourtant, effet cinéma?, c'est touchant. Le pragmatisme (autant dire le plus facilement médiatisable) l'emporte, ajoutant une couche de cynisme à notre société qui se complaît dans le sensationnalisme mais se réfugie dans le conformisme. On provoque mais on refuse de choquer. Le tennis à la palme de l'excentricité, le naturisme l'oscar de la dignité et le "musical" reçoit les suffrages du plus réussi esthétiquement, symboliquement. Même si la caméra trouve des angles étranges et rate pas mal des effets les plus basiques.
Joliment écrit mais atrocement réalisé, cette histoire fera triompher avec moralité les plus amoureux : les Wedding planners. Un couple gay, dans la quarantaine avancée, fusionnel et clairement épris l'un de l'autre. Ce quatrième mariage unit, ironiquement, le plus classique et le plus traditionnel des couples, habituellement hétéro. Renversement des préjugés ou des aspirations. Peu importe. Ce sont les seuls qui, sans pathos ni traumas, se disent des mots gentils du genre "ma petite saucisse, ce n'est pas de ta faute, allez mon gros ours, ne sois pas idiot". Et si c'était aussi simple que ça?
 
v.

 
 
 
 

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