Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La traversée du temps (Toki wo kakeru shôjo)


Japon / 2007

04.07.2007
 



RETOUR VERS LE FUTUR





"Tu devrais prendre le temps de faire les choses"

Voyager dans le temps, ultime fantasme de l’Humanité et point de départ prometteur de biens des œuvres de fiction. Selon les tempéraments et les époques, les voyageurs potentiels se rêvent en scientifiques à la recherche des technologies du futur, en historiens bouleversés à l’idée de comprendre enfin les mystères du passé, en fans curieux de rencontrer Jules César ou Napoléon ou tout simplement en apprentis escrocs qui ne désirent rien d’autre que de connaître par avance les numéros du loto. Et les jeunes filles modernes, que feraient-elles d’une telle invention ?

Parce que Mamoru Hosada a bien capté l’essence de l’adolescence, période singulière pleine de défis personnels et de drames minuscules, il donne une réponse à la fois réaliste et drôle, montrant son héroïne remonter le temps pour réussir une interrogation écrite surprise, empêcher sa sœur de voler sa part de dessert ou passer des heures au karaoké. Mais il aborde également des facettes plus graves, comme les conséquences de nos actes, le refus de tout changement dans nos habitudes et la peur de l’avenir. Peu à peu, l’enjeu des allers et retours temporels de Makoto la dépasse. Plus elle essaye d’arranger les choses et plus elle crée de dommages "collatéraux", comme une métaphore transparente des tâtonnements de l’adolescence.

Toutefois, on est parfois déçu par la simplicité du trait (globalement moins beau visuellement que d’autres animés asiatiques comme Paprika, lui aussi adapté de Yasutaka Tsutsui) et le manque de fluidité de l’animation. La fadeur chromatique du film renvoie à une oeuvrette qui cherche avant tout à séduire sans risquer de choquer, de lasser… ou même de faire réfléchir. L’intrigue, plus que légère, est en effet très clairement orientée vers un public purement adolescent, d’où l’évacuation de toute complexité scientifique (quid des "effets de bord" dûs aux allers et retours dans le temps ?), voire de dimension philosophique. Mamoru Hosada se contente alors d’un premier degré policé et pas désagréable, privilégiant un romantisme assumé à une trop grande réflexion. Au final, il sous-estime injustement ses spectateurs, qui, quel que soit leur âge, auraient apprécié un peu plus de profondeur.
 
MpM

 
 
 
 

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