Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le goût de la vie (No Reservations)


USA / 2007

12.09.2007
 








ZETATOUILLE

« La vie est imprévisible.
- Pas dans ma cuisine. »


Qu’on se le dise, la cuisine est tendance dans le cinéma hollywoodien et l’art de la table exotique donne des fantasmes à un public américain abonné à la malbouffe et qui tente de décrocher désespérément du burger à grand renfort de cours d’éducation gustative (pour les plus aisés). La qualité plutôt que la quantité, l’audace, le raffinement des papilles portant vers l’épanouissement en lieu et place du conformisme junk food abrutissant, tels sont les nouveaux préceptes prônés récemment par Pixar dans son initiatique Ratatouille. Attention toutefois, tous ne parviennent pourtant pas systématiquement à ravir nos sens cinématographiquement en sublimant l’engouement pour les exploits culinaires. Scott Hicks avec son No Reservations s’inscrira dans une tradition bien moins ambitieuse alimentairement parlant. La recette est des plus simples : prendre d’abord en ingrédient de base une incontournable bluette de derrière les fagots, le genre faisandée qui a déjà été servie une bonne centaine de fois et tenter de la faire revenir avec le maximum de clichés folkloriques susceptibles d’épater (pour mieux détourner son attention ?) la première ménagère venue. Dans un style invariablement naïf, cela peut rendre sur la carte des romances improbables dans la lignée d’un Chocolat (Binoche et la magie de la confiserie française), de The Mistress of Spices (Aishwarya Rai et l’envoutement des accommodements indiens), A Good Year (Russel Crowe et les charmes du vignoble provençal)… Le fond (de sauce) n’est pas tant important que le décor planté, souvent si rutilent qu’il en semble forcément toc (mais pas toque).

Dans No Reservations, la star glamour, Catherine Zeta-Jones, se mettra donc aux fourneaux pour vous initier à ce que l'on pourra considérer comme de la cuisine internationale de haut rang à teneur vaguement italienne (la gastronomie française étant reléguée aux oubliettes pour cause d’excès dans l’utilisation du beurre). L’ensemble est agréablement photographié et pourra faire saliver, encore qu’on n’échappera pas aux séances de spaghettis et de pizzas (+ Pavarotti) pour amadouer consensuellement les enfants. Afin de mener à bien sa mission, la tête d’affiche sera même épaulée par un second couteau, Aaron Eckhart, tentant d’imiter dans son pantalon régressif d’infirmier de service pédiatrique et à grand renfort de pitreries navrantes, un Gérard Depardieu en exil. Tout ceci ne serait pas très grave et même acceptable en termes de divertissement, si le scénario ne se révélait pas désespérément bancal, comme toutes les œuvres du genre (à croire qu’ils le font exprès). A vouloir lisser le récit au maximum pour ne troubler personne, les auteurs renoncent à gérer tout élément susceptible de rythmer leur mélo, évacuant d’eux-mêmes les prétendants envisagés pour contrarier les amours des tourtereaux. Plus gênant, la dimension dramatique offerte par la mort de la sœur de l’héroïne au tout début du film qui conduira à l’adoption de la petite nièce orpheline, est paresseusement oubliée sur le feu. Le deuil tourne au caramel, laissant la jeune et talentueuse Abigail Breslin verser ses larmes dans l’indifférence la plus totale. Peu importe les maladresses de développement, pour peu que le happy end tant espéré reste idéal ? Certes, mais si en plus du surgelé il faut accepter de prendre le dessert avec l’entrée, le restaurant peut difficilement prétendre décrocher trois étoiles avec un tel service…
 
PETSSSsss-

 
 
 
 

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