Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'auberge rouge


France / 2007

05.12.2007
 



NE VAUT PAS LE DETOUR





Comédie franchouillarde au sens péjoratif du terme (son acception familière ne se retrouvant pas dans cette grivoiserie d’apparence), L’Auberge Rouge de Gérard Kramcyk n’a plus grand-chose à voir avec le film de Claude Autant-lara sorti en 1951. Normal me diriez-vous, tant il est important de pouvoir transposer une histoire vieille de plus d’un siècle aux modes de production et de fabrication d’aujourd’hui. Mais alors, pourquoi avoir choisi une écriture aussi caricaturale, simpliste et honteusement populiste ?

Si la mièvrerie de la structure scénaristique s’accorde très bien à la lourdeur d’une mise en scène au découpage des plus approximatifs, l’inconsistance des dialogues, ponctués systématiquement par un bon mot souvent trop gros, ne peut assurément pas convenir à la psychologie d’une telle atmosphère. Par chance celle-ci (atmosphère, atmosphère !) est inexistante et ressemble plus à un fourre- tout bordélique sans queue ni tête. En effet, la comédie prend le pas sur le conte de fée horrifique et devient au fil des bobines un avatar maladroit des visiteurs.

Déjà responsable du scénario de L’Enquête Corse, le duo Clavier/Delgado remet ça en nous offrant une soupe populaire dénuée de saveur qui oscille étrangement entre la farce bien grasse et l’exposition maladroite d’un danger auquel on ne peut croire une seule seconde. La tension dramatique devient alors inexistante, tout comme l’interaction entre les personnages noyés dans un va-et-vient absurde qui nivelle les enjeux. Le décalage tant attendu d’un humour noir et décapant est plombé par saturation d’excès de gaudrioles. Plus que désopilant, c’est chiant !

Alors tout s’enchaîne dans une mécanique paresseuse, les situations se succédant sans aucune dramaturgie. Comme incapable de capter les espaces de cette auberge malsaine, le cinéaste instaure un climat de théâtre de boulevard et annihile ainsi toute velléité de mise en scène qui aurait pu nous donner un vrai film populaire à la façon des productions de la Hammer des années 50-60. Et ce ne sont ni les acteurs, ni les quelques effets spéciaux à l’esthétique discutable qui relèveront cette entreprise mercantile au rabais.

Pour une production de ce calibre la déception dépasse sans nul doute nos espérances et l’on se demande si Clavier et son compère Delgado ne sont pas loin de penser qu’aujourd’hui encore le spectateur français ressemble à cette mauvaise caricature du terroir c'est-à-dire vulgaire, sale et méchante. A oublier d’urgence !


 
geoffroy

 
 
 
 

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