Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Kid (Le gosse)


USA / 1921


 



L'ENFANCE DE L'ART





Réalisé dans ce contexte tourmenté, The kid est un film charnière dans l’œuvre du cinéaste. Peut-être celui où Charlot le personnage et Charlie le créateur se rejoignent frontalement, presque brutalement car l’heure de la maturité a sonné. Chaplin a 30 ans. Malgré son esprit enfantin, roublard, irresponsable et son maquillage blanc qui gomme le temps qui passe, Charlot a grandi. Il a acquis une renommée phénoménale. Il partage avec Buster Keaton et Laurel et Hardy le panthéon des stars burlesques du muet. Dans ce contexte, la question qui assaille Charlie est comment faire durer Charlot, comment le renouveler à l’heure où le cinéma parlant commence à séduire les studios ?

Certains artistes font feu de tout bois et transforment l’ivraie en engrais, d’autres pas. Si un Bela Lugosi s’est laissé anéantir par son personnage de Dracula, Charlie Chaplin fait preuve tout au long de sa carrière d’une formidable énergie de vie qui l’aide à rebondir artistiquement toujours plus haut.
À 30 ans, le deuil qui le torture le ramène à sa propre enfance. Ce retour en arrière profite au personnage de Charlot car au cœur de la crise, dans ce rapport de vampire entre le créateur et sa créature, une solution surgit : puisque l’enfance s’éloigne de Charlot, alors il faut que l’enfance continue à lui coller à la peau sous la forme d’un partenaire. Un véritable enfant qui apportera au vagabond une gamme d‘émotions inédite : celle du drame.
The kid est à ce titre une œuvre magistrale car elle allie à la perfection le rire aux larmes, le burlesque au mélodrame. Elle fait briller Charlot d’un nouvel humanisme : celui de la paternité. Même si celle-ci est illégale. Mais peut-il en être autrement avec cet électron aussi libre que rebelle ?

Ce chef d’œuvre triomphal, plus proche du mélodrame que du burlesque, raconte l’union de deux solitudes, de deux sans famille, l'un adulte et l'autre enfant. C’est cette rencontre qui bouleverse les foules.
Dans ce film, Chaplin prend ouvertement le parti des filles-mères abandonnées par le géniteur de leur enfant. En 1971, il établit la version définitive de son film, en recompose la musique et décide de couper trois séquences au symbole maternel évident, mais qu’il juge d’un sentimentalisme trop appuyé. Cinquante ans plus tard, le génie n’en a toujours pas fini avec l’écriture et l’analyse du personnage de la (sa) mère délaissée…
 
Benoît

 
 
 
 

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