Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Death Sentence


USA / 2007

16.01.2008
 



ŒIL POUR OEIL





"Dans une guerre, chacun pense avoir raison. Mais tout le monde meurt à la fin"

On commence à le savoir, la justice personnelle et l'obsession de la vengeance, c'est mal. Pire, ça provoque catastrophe sur catastrophe et au final ça retombe toujours sur l'apprenti justicier. A force de voir des films sur le sujet, forcément, on maîtrise… Même si dans le cas présent, on n'est pas franchement sûr du point de vue adopté par Death sentence, tant il oscille entre le politiquement correct (incarné par la représentante de l'ordre qui blâme toute idée de vengeance, sans être franchement capable de proposer une autre solution) et l'idéologie vaguement nauséabonde basée sur l'idée que la police étant impuissante, c'est aux citoyens d'agir. Volonté de laisser le spectateur se faire une idée ? Peut-être, mais à force de ne pas trancher, le film finit par dire tout et son contraire.

Prenons le héros, par exemple. Bon père de famille, bon mari, patron exemplaire… plutôt le genre de gars qui a confiance en sa justice et en son pays. Et le voilà qui, du jour au lendemain, bascule dans la violence la plus noire et se transforme en parfaite petite machine à tuer. Ce n'est pas crédible pour deux sous sur le plan opérationnel (il se bat avec précision pour un gars qui n'a pas l'habitude), mais peu importe. L'aspect vraiment passionnant de l'intrigue, c'est comment il en est arrivé là. Par quoi passe-t-il avant de renier tous ses idéaux au point de tuer de sang-froid et devenir identique à ceux qu'il combat, c'est-à-dire sauvage, sans pitié et dépourvu d'émotions ? Quel mécanisme a conduit cet individu ordinaire aux mesures les plus extrêmes ? Hélas, le film ne croit pas bon de s'appesantir sur ce processus et n'explique pas vraiment les choix du personnage. Le basculement est alors trop soudain, trop inexpliqué pour ne pas paraître grossièrement artificiel. Visiblement, la psychologie n'est pas à l'ordre du jour.

A notre grand regret, l'action non plus. Enfin, si, bien sûr, ça canarde à tout va, ça se poursuit dans les parkings à étages, ça échange des insultes bien senties au téléphone… On a même droit à une séquence de vente d'armes très "pro". Et pourtant, tout cela est balourd, répétitif, pollué par les effets spéciaux et les mouvements intempestifs de caméra. On est loin, très loin, de la grâce qui habite le moindre petit polar hongkongais conçu comme un ballet sanglant et crépusculaire. Du coup, le film échoue sur tous les plans : pas de réflexion percutante, un divertissement réduit au minimum et aucun message clair à défendre. Même Kevin Bacon, acteur d'ordinaire admirable, semble un peu déplacé, comme s'il se demandait franchement ce qu'il est venu faire dans cette galère… surtout dans la scène risible où il se rase les cheveux en prenant un air mauvais.

Quitte à regarder un film sur la justice personnelle, choisissez plutôt Kill Bill si vous aimez le genre parodique, A bittersweet life pour la classe et le romantisme, et Contre-enquête pour la psychologie. Sinon, bien sûr, il y a toujours les Charles Bronson des années 70, et le cher Inspecteur Harry.
 


 
 
 
 

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