Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les proies (El rey de la montana)


Espagne / 2007

16.07.2008
 









«- Tuer la biche ça compte ? »

L’homme est un loup, et la forêt son territoire de prédilection, tel pourrait être le résumé de ce survival dont on n’espérait pas grand-chose et qui se révèle au final implacable et assez troublant. Un survival méchant donc, humain, trop humain peut être, mais l’est-on jamais assez ?
Difficile de nos jours de vouloir mettre en scène ce genre cinématographique qu’est le survival sans copier ses aînés, Délivrance et Les chiens de paille en tête, ou ajouter une charte horrifique afin de lui donner une nouvelle consistance. Le réalisateur saura toutefois s’en sortir, de manière parfois maladroite et laborieuse (tout le monde ne peut pas filmer la forêt comme John MacTiernan dans Predator !) mais pour finalement aboutir à un décloisonnement du genre débouchant sur une réflexion contemporaine. Et impossible d’approfondir ce point sans déflorer l’axe traumatique de ce drame, qui, tout compte fait, n’est qu’un jeu parmi d’autre.

Le film se scinde en deux parties tant les défauts de la première laisse place dans la seconde à des séquences que l’on a rarement l’occasion de voir dans un film. Une touche des Révoltés de l’an 2000 mélangée au Chasses du comte Zaroff, le réalisateur insistant sur le phénomène de l’attirance/répulsion jusqu’à un "climax" nihiliste sans être défaitiste. Pour parfaire l’ensemble Gonzales Lopez-Gallego emprunte au naturalisme toute une gamme de couleurs automnales et d’effets « réalistes » pour emprisonner ses héros en plein air, préférant le froid, le vent ou la pluie au lieu de la chaleur étouffante des déserts ou de la moiteur des cours d’eau américains. Le tout enrobé de la couleur terre, cette terre qui est filmée dans toutes ses excavations, cette terre dans laquelle les proies plongent leurs mains, cette terre comme ultime et illusoire rempart contre l’incompréhension face à la barbarie. Et croyez le, la barbarie peut parfois revêtir le visage de l’innocence.

Alors non Les proies n’est pas une énième pellicule sur la violence dans un lieu inhospitalier ou une bobine postulant sur la soif de gore actuelle, mais simplement un film direct et brut sur la nature humaine, et qui avec un peu plus d'exigence de la part du réalisateur aurait pu se ranger au rayon des classiques des survivals. Et puis n'oubliez pas, "on est toujours la proie de quelqu'un d’autre".
 
Denis

 
 
 
 

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