Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Un été avec Coo (Kappa no coo to natsu-yasumi)


Japon / 2007

10.09.2008
 



UN SI BEL ETE...





« - papa… je suis devenu ami avec des humains »

Un été avec Coo est l’adaptation de deux livres pour enfants Tumulte autour d’un kappa et L’étonnant voyage d’un kappa écrits par Masao Kogure et sortis il y a de cela presque 30 ans. Tombés peu à peu dans l’oubli, ces deux romans ont trouvé un amoureux en la personne de Keiichi Hara qui, depuis une vingtaine d’années, cherche à les adapter sur grand écran. On peut dire que le pari est réussi, le réalisateur étant totalement parvenu à s’approprier le récit et l’univers de Coo.

Une fable japonaise
Personnage central de l’histoire, Coo est un jeune kappa évoluant entre légende et tradition. Petit animal doté de pouvoirs magiques issu du folklore japonais, à mi-chemin entre la tortue et l’oiseau, le kappa fait ici un saut dans le monde moderne et donne naissance à un véritable petit bijou de l’animation contemporaine. Petit être à la fois étrange et très attachant, Coo devient avant tout un être à part entière sous les traits et l’imagination de Keiichi Hara. Héros du récit, il fait le lien entre la tradition japonaise dans laquelle il est né et le monde actuel dans lequel il atterrit.

Quand deux êtres se rencontrent
Un été avec Coo est avant tout la rencontre entre deux créatures que tout semble opposer mais qui, petit à petit, vont apprendre à se connaître et s’apprivoiser. Le lien qui les unit devient presque magique et leur amitié emplit alors l’écran et rayonne.
La poésie devient maîtresse du récit, entraînant ses deux personnages, ainsi que le spectateur, dans un merveilleux voyage à travers les paysages sublimes de Tôno. La rivière scintille sous les rayons du soleil. Le ciel bleu se transforme en véritable toile où le temps semble suspendu. L’eau fraîche nous jaillit presque au visage et l’odeur des sous-bois vient titiller nos narines. Une des plus belles séquences du film où la magie opère sous les doigts du Maître.
La très forte amitié qui unit nos deux compères n’est pas sans en rappeler une autre tout droit sortie de l’univers de mister Spielberg, celle qui lie ET et Elliott. D’ailleurs le rapprochement est assez troublant lorsque Kôichi et Coo partent tous deux en vélo, Coo caché dans le sac à dos de son ami –même si ces deux-là ne s’envolent pas à la fin.

Un pied ancré dans la réalité
Si Un été avec Coo séduit par sa beauté et émeut par sa simplicité, le récit évoque aussi une toute autre facette qui est celle de la confrontation avec le monde d’aujourd’hui. Coo a en effet « hiberné » durant 300 ans et le réveil n’en est que plus douloureux. Les marais où il vivait ont laissé place à de nombreux lotissements. La nature qui était son environnement n’a guère de place aujourd’hui.
Outre ce changement dans le monde qui l’entoure, Coo se trouve rapidement confronté à la folie des hommes. Le désir fou du scoop mais aussi la peur de ce qu’ils ne connaissent pas font ressortir la cruauté du genre humain. A l’image des contes de fées des frères Grimm (Le petit chaperon rouge, La Belle au bois dormant, Hansel et Gretel) ou encore d’Hans Andersen (Le vilain petit canard, La Bergère et le Ramoneur, La Petite fille aux allumettes), Un été avec Coo se transforme en une véritable critique du monde qui nous entoure et étouffe les plus vulnérables sans jamais basculer du côté obscur de la morale.

Un été avec Coo se révèle être un véritable coup de génie de la part de Keiichi Hara qui mêle à merveille la poésie, la beauté et la magie tout en posant un regard critique sur la société actuelle, laissant place à une réflexion très pertinente.
Un vrai rayon de soleil en cette grisaille de septembre.
 
Morgane

 
 
 
 

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