Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Eden à l'Ouest (Eden is West)


France / 2009

11.02.2009
 



A L’OUEST, RIEN DE NOUVEAU





« - Avez-vous du pain frais monsieur le boulanger ? »

Costa-Gavras retrace ici le parcours initiatique d’Elias. Quittant la mer Egée pour l’Eden, avec le E majuscule qu’il convient, le mystère enveloppe complètement son personnage. On ne sait pas exactement d’où il vient, ni quelle langue il parle (celle-ci ayant été inventée pour l’occasion), mais à l’image d’Ulysse et de son Odyssée, il traversera diverses épreuves, passant par le Paradis comme l’Enfer, pour enfin arriver chez lui, cette terre dont il a tant rêvé, ce nouvel endroit qui deviendra, il l’espère, le sien.
Elias symbolise tous les immigrés qui tentent ce Voyage et à la fois aucun d’entre eux. Il est tous en étant unique. Il marche sur des traces déjà faites tout en traçant son propre chemin. Elias est un personnage insaisissable à qui Riccardo Scamarcio (Nos meilleures années, Romanzo criminale, Mon frère est fils unique) donne magnifiquement vie. Son interprétation est sincère et poignante tout en jouant sur le fil de l’humour.
Car Costa-Gavras, dont on verra forcément un peu de lui à travers cette histoire, pose un regard différent sur le thème de l’immigration. Dans Eden à l’ouest, le tragique est bien évidemment présent mais pas uniquement. L’humour lui tient bien souvent compagnie. L’errance n’est alors plus seulement un parcours semé d’embûches mais devient aussi une route parsemée de belles rencontres au bout de laquelle un rêve scintille, Paris. Un rêve qui s’effacera peut-être ou se voilera, mais un rêve quand même. La réalité frappe Elias mais la magie plane toujours autour de lui. Et les nombreux personnages mis sur sa route ne sont pas toujours ce que l’on croit, ayant tous un petit quelque chose, une facette insoupçonnée. Ainsi Anny Duperey lui tendra la main, juste une seconde. Bruno Lochet apparaîtra lui aussi sur les pavés parisiens lui offrant un toit et Michel Robin lui ouvrira les portes. Tout le parcours et toutes ces rencontres ne sont finalement que surprises (bonnes ou mauvaises) donnant ainsi au film son rythme soutenu. Car Eden à l’ouest pose aussi son regard sur l’Autre et observe comment chacun accueille l’Etranger, le regard qu’il pose sur lui, la façon qu’il a de lui parler. L’immigration ne se vit pas uniquement par le regard de l’immigré mais également par le regard de celui qui accueille.
Eden à l’ouest ressemble à une fable, une Odyssée moderne où l’herbe est plus verte à l’ouest…même si ce n’est pas toujours aussi beau que dans les rêves.
 
Morgane

 
 
 
 

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