Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Don't say a word (Pas un mot)


USA / 2001

28.11.01
 



RUBIS SUR L'ONGLE





"- C'est la maison des cinglés. Il faudrait que je sois fou pour le faire."

Pas un mot aurait pu reposer sur le silence, sur la tension interne de gens paranoïaques, agressifs, traqués. Mais nous sommes ici dans une production hollywoodienne qui en font non pas un polar mais bien un thriller de série B. Le film en a les qualités, et les défauts. Parmi eux, un énorme : l'omniprésence des "produits" de la Fox - le producteur - avec Speed, Home Alone et "les Simpsons".
Il fonctionne par code jusqu'aux acteurs qui sont dans leurs rôles habituels (avec Sean Bean toujours traître et méchant). Le territoire est connu pour le spectateur, même si certaines astuces permettent de bondir une fois ou deux de son siège. On se retrouve ici dans la veine des Payback, Bone Collector et on flirte même avec Fatal Attraction. Michael Douglas et New York, c'est une sorte d'histoire d'amour sado-masochiste qui finit bien, après beaucoup de mal.
Ici, on est dans le domaine freudien classique de l'intrusion dans le foyer familial, du confort déchiré. Cyniquement on nous montre deux fois les Twin Towers du World Trade Center. Pour un diamant rouge, il y aura une surdose de vengeance, de légitime défense pour justifier les meurtres à venir, la justice personnelle : ça défoule les instincts. Oeil pour oeil, dent pour dent. Ce précepte a un défaut : il ne fait pas appel à la raison, mais à la violence.
Ceci dit la raison n'a pas beaucoup de place dans cette histoire d'aliénés, blessés dans leur amour propre ou leur propre amour. Gary Fleder ne s'attarde pas sur un scénario déjà vu et sans la profondeur que le sujet (la psychiatrie) lui offrait. Avant tout, ce suspens bien foutu est rythmé. Dès la première séquence - un braquage brutal avec un black trop bavard et un dialogue pseudo-Tarantino sur le football US - le montage est nerveux. La mise en scène est appliquée, utilisant des effets visuels désormais standarts ou des idées de réalisation copiées ailleurs.
On se balade de quartiers cossus en hopitaux psychiatriques sales et dégradés. Et on finit au cimentière - ironiquement nommé Potter ? - comme dans un banal film d'horreur. L'inconstance artistique ne laisse pas de traces dès que l'adrénalyne peut redescendre. Certains dialogues sont assez ridicules et tombent à plat. On ne nous épargne pas le plan inutile du flingue montré sans motif avant le chapitre final, de peur qu'on ait oublié que le héros en possédait un.
La forme l'emporte nettement sur le fond. Le divertissement n'est franchement pas désagréable, même s'il est trop convenu. Il est sauvé par les acteurs, tous à l'aise dans leur costume, de Michael Douglas en héros fatigué à Famke Janssen, épouse en détresse. Oliver Platt est lâche à souhait. Brittany Murphy simule une excellente simulatrice névrosée. On remarquera surtout Jennifer Esposito en inspecteur Columbo de choc, et très chic, qui aurait mérité un tratiement de faveur au montage.
Don't say a word est une promenade intense, sorte de grand 8, où l'on sait qu'on arrive indemme, à côté du vendeur de pop corn, à la sortie.
 
vincy

 
 
 
 

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