Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 20

 
Emporte-moi


Canada / 1999

28.07.99
 



MOITIE SILENCE MOITIE FILLE





"- Avec les gens stupides on a le droit d'être bête..."

Emporte-moi nous immerge dès les premières images dans un monde du silence, une mer bleue javel, la vie dans les poumons, les pieds dans les abysses. Le sixième long métrage de Léa Pool s'aventure dans les eaux de ses souvenirs, dans le sel de son adolescence, dans l'écume des jours et des saisons qui passent. Larmes oppressantes qui coupent le souffle. La jeune fille et le ton du film ont des allures de Charlotte Gainsbourg dans L'Effrontée. Les similitudes avec le Claude Miller ne s'arrêteront pas à l'apparence et à l'enfance.
Emporte-moi a tous les défauts d'une oeuvre se basant sur des morceaux de vie plus ou moins banals: un scénario qui ne prend pas assez de recul vis-à-vis des anecdotes, des personnages qui ne sont parfois que des silhouettes, des ombres ou des fantômes, quelques allégories vaines. Et si Emporte-moi ne nous emporte pas comme on le rêverait, c'est aussi en grande partie à cause de ces innombrables fondus au noir, cassant la fluidité du montage, facilitant sans doute les raccourcis (ellipses?) scénaristiques.
Heureusement, Léa Pool a son style. Sa sensibilité même. Adolescente touchante, troublante, tourmentée, son héroïne Hannah vit dans un monde de conflits et de bonheur, cherchant sa place, en quête d'amour. La grande force du film repose sur ce quadrille familial, pas idyllique, mais solidaire et affectueux. Par petites touches, le frère, la mère, le père s'imposent, s'humanisent et exposent l'influence qu'ils auront sur la future jeune femme.
Les plus belles séquences sont celles où les femmes ont la part belle: la superbe Nancy Huston, la magnifique Pascale Bussières, et la prometteuse Karine Vanasse. Le père est plus menaçant, rugissant. Mais parce qu'il donnent de l'amour, de la tendresse, il gagne une sympathie pas évidente au départ. Reste Paul, qui aurait mérité un approfondissement au niveau de l'écriture. Le grand frère incestueux, futur homme-rose de la société québécoise sans doute.
Car ce matriarcat demandé, voulu, dominant est la base même de ce film. Profondément féministe, Emporte-moi est même un film existentialiste. A la fois rose et noire, la vie d'Hannah est cependant trop naïve (avec les musiques cuivrées pour les bons moments, les musiques à cordes pour tirer les larmes). On reste en retrait devant ce sujet qui tente de trouver son universalité. Il manque peut être un brin de perversion. L'esthétisme, parfois, tue le propos. On a tendance à tout embellir avec l'âge...
 
vincy

 
 
 
 

haut