Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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36 vues du Pic St-Loup


France / 2009

09.09.2009
 



LE CIRQUE OU L'ON TOMBE A PIC





« - je vous dérange?
- non, j’ai fini.
- je veux dire, en général.
- en général, non. Par moment...»


Le titre évoque la série d’estampes d’Hokusai intitulée 36 vues du Mont Fuji. Ici, le lieu est tout autre, mais comme Hokusai, Jacques Rivette offre dans son film une grande place à la Nature, la mettant en valeur tout en sachant insinuer sa beauté plutôt que l’imposer. Ses couleurs et ses sons viennent doucement et tendrement enlacer les personnages, les invitant à la première place face à la caméra.

Une piste aux étoiles bleue, le vert des arbres, le rouge du tissu, une lune bienveillante, des destins qui se croisent pour mieux se séparer… Jacques Rivette propose un spectacle poétique à l’aspect théâtral, dont le cirque est lui-même le théâtre. Un cirque où chacun doit dépasser ses peurs pour enfin mettre en scène sa propre vie.
Les personnages jouent tous un rôle et la frontière entre eux et leur personnage reste très mince, donnant au film un aspect décalé et tragi-comique. Les blessures sont nombreuses et parfois violentes mais jamais irréversibles et un simple coup de baguette magique suffit pour les faire remonter à la surface et les cicatriser. Comme dans les contes pour enfants, tout est bien qui finit bien disent les personnages au spectateur. Car ces derniers prennent régulièrement le spectateur à parti. Le cirque a ses gradins et le cinéma ses fauteuils rouges. Les personnages invitent donc le spectateur à entrer en piste et à jouer avec eux. Encore faut-il que celui-ci ait gardé son âme d’enfant pour apprécier la beauté quasi naïve du dernier Rivette.

On remarquera aussi la très belle prestation du couple Jane Birkin/Sergio Castellito (Kate/Vittorio). Se livrant tous deux à une sorte de ballet dans lequel l’un fuit l’autre, Jane Birkin est superbe en femme meurtrie par un passé qui la dévore tandis que Sergio Castellito apparaît à la fois drôle et étrange, merveilleurx homme énigmatique qui tente désespérément, sans que l’on sache pourquoi, d’apprivoiser le personnage de Kate.

Décalé, comique mais surtout tragique, Jacques Rivette présente un petit bout de vies sous le soleil du sud. Une parenthèse de vies. Un brin désuet et très poétique, c’est tout en douceur que le spectateur apprivoise les 36 vues du Pic St-Loup.
 
morgane

 
 
 
 

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