Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Whiteout


USA / 2009

21.10.2009
 



LACHE DE GLACE : LE SYNDROME DE LA PLAGE BLANCHE





"Ne sous-estimez jamais la glace"

Ne la surestimez pas non plus. Même si les étendues glacées et la beauté indicible de l’Antarctique font sur le spectateur de Whiteout un effet durable et profond, malheureusement, c’est un peu court pour lui faire oublier les flottements scénaristiques et surtout la médiocrité de la mise en scène tantôt racoleuse, tantôt inexistante, du film.

Jugez plutôt : Kate Beckinsale est une très belle femme et il est franchement dommage qu’elle soit recouverte de la tête au pied par plusieurs couches de vêtements (il fait froid, sur la banquise). Qu’à cela ne tienne, Dominic Sena imagine une scène où l’héroïne enlève lascivement ses différentes épaisseurs devant la caméra (inspiration téléfilm érotique cheap) avant de se précipiter sous la douche où l’on peut vérifier que, oui, elle a bien frotté partout. Plus tard, la même héroïne se retrouve dehors (elle s’est rhabillée, entre temps, pas de panique) aux prises avec un dangereux tueur au piolet (plus chic que le pic à glace, non ?). Et, pas de chance, le whiteout (phénomène météorologique au cours duquel la visibilité et le contraste sont réduits, privant l’être humain de tout repère) se lève. La pauvre Carrie n’y voit plus rien… et nous non plus. Ce qui constitue probablement la meilleure trouvaille du réalisateur qui n’a pas besoin de chorégraphier ni même penser ses scènes d’action : il lui suffit de bouger la caméra dans tous les sens devant un paysage indistinct où l’on ne reconnaît plus rien ni personne. Excellente idée, sauf pour les spectateurs qui étaient précisément venus voir un film d’action et se trouvent légèrement floués sur la marchandise (il y a des grincheux partout).

Côté scénario, c’est à peine mieux, tant le film aligne de clichés : une héroïne qui cache un ancien traumatisme, un partenaire pas si clair qu’il voudrait le faire croire, un secret remontant du passé, un méchant vraiment méchant, des rebondissements prévisibles, un dénouement téléphoné… A aucun moment le film n’essaye de surprendre ou au moins de sortir des sentiers battus. Et pourtant, quel potentiel au départ : un décor par définition époustouflant, une infinie possibilité de variation sur les dangers propres à l’Antarctique, une situation de huis-clos anxiogène…

Néanmoins, malgré tout cela, le résultat final donne vraiment l’impression que le film a été réalisé par un homme souffrant d’un dédoublement de la personnalité : réaliste et intelligent lorsqu’il s’agit d’intégrer les enjeux liés aux conditions climatiques (l’impossibilité de rester dehors, le whiteout, la peur de se perdre, l’isolement…) ; négligent, désinvolte et banal pour le reste. A tel point que, furtivement, on se prend à chercher (en vain) le second degré qui sauverait Whiteout du parfait ratage…
 
MpM

 
 
 
 

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