Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Coeur animal


/ 2009

11.11.2009
 



AMOURS CHIENNES

Le livre Bye Bye Bahia



"- La musique, elle, elle te gêne pas...
- Ca me change des bêtes
."

Ce premier long métrage suisse, très librement adapté de Rapport aux bêtes de Noëlle Revaz, est une vraie surprise. Pendant 1h30, on se retrouve quasiment en apnée, suspendu aux moindres faits et gestes de Paul, magnifique personnage de cinéma dont les contradictions terribles donnent son impulsion au récit. Dans les premières minutes de Cœur animal, pourtant, que l’on aimerait détester cet homme archaïque et brutal qui traite mieux ses vaches et son chien que son épouse. Et puis, petit à petit, avec une subtilité et une maîtrise qui feraient pâlir de jalousie bien des réalisateurs plus aguerris, Séverine Cornamusaz nous amène, peut-être pas à l’aimer, mais au moins à le comprendre. A se sentir touché par ce personnage monolithique dont elle révèle par petites touches les zones d’ombre et de lumière.

Oh rien de spectaculaire ou de politiquement correct : ici, pas de traumatisme d’enfance qui viendrait fort à propos expliquer le comportement de Paul. Toutefois, en le suivant simplement pas à pas, en observant ses revirements, ses tâtonnements, ses tentatives maladroites et son découragement, on est submergé par une émotion incontrôlable. Cela tient beaucoup à l’acteur, merveilleux Olivier Rabourdin qui parvient à injecter énormément de fragilité dans un rôle éminemment physique. La mise en scène ultra-sobre de la réalisatrice y fait aussi beaucoup : pas un plan qui dure au-delà du nécessaire, pas le commencement d’une tentation mélodramatique, et une direction d’acteurs (tous formidables) qui permet à la moindre inflexion de voix, au plus petit frémissement de la main ou du visage d’exprimer une palette de sentiments infinis. Et c’est ainsi que derrière la peinture réaliste d’une vie rurale exigeante et difficile, au-delà du portrait complexe d’un homme à qui il manque presque toutes les clefs pour aller vers l’autre, communiquer et surtout exprimer ses sentiments, se dévoile en creux une histoire d’amour atypique et saisissante qui bouleverse aussi bien les certitudes que les esprits.
 
MpM

 
 
 
 

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