Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Une petite zone de turbulences


France / 2010

13.01.2010
 



ORAGES PASSAGERS





«- J’ai l’impression qu’il sait.
- Il ne t’aurait pas invité
- Sauf s’il veut nous empoisonner


Avouer qu’on a déjà connu une zone de turbulences plus agitée serait un euphémisme tant le film d’Alfred Lot, responsable du très moyen La Chambre des morts, manque de cette impertinence qui fait du bien là où ça fait mal. Enfoncer des portes ouvertes a toujours été chose aisée mais, pour tout dire, cela ne sert pas à grand-chose. Un peu comme s’engouffrer tête la première dans le convenu, le déjà vu, le cliché. A ce stade c’est très vite lassant, limite foutage de gueule. Car à quoi bon nous offrir un casting quatre étoiles si c’est pour nous proposer une histoire sans enjeux proche de l’anorexie scénaristique. Voyez donc.

Tout d’abord il y a les parents. Jean-Paul (Michel Blanc) et Anne (Miou Miou) vivent dans une belle maison en banlieue chic. Il est retraité, hypocondriaque et se fait chier. Elle est égocentrique, le trompe mais a des remords.
Puis il y a la fille Cathie (Mélanie Doutey). Un gamin sur le dos, elle prépare son deuxième mariage avec Philippe (Gilles Lellouche), sorte de beauf gentil mais incompatible avec le standing de la famille de sa chérie. Ce n’est pas sans poser quelques problèmes bien sûr.
Enfin il y a le fils Mathieu (Cyril Descours). Homo mal dans sa peau, il a peur de s’engager avec son petit copain et ne peut donc pas l’inviter au mariage de sa sœur. D’où, là aussi, quelques tensions.

Ajouter à tout cela un mariage rocambolesque, des portes qui claquent, des engueulades, des ruptures, un passage à l’hôpital, une cérémonie réussie mais pluvieuse et des rabibochages en guise de dénouement et vous avez le prototype même de la comédie française ronronnante, éculée, nombriliste et passant totalement à côté de son/ses sujets.

Après réflexion, on se dit que Michel Blanc aurait du réaliser le film lui-même. Ecrit, adapté et dialogué par ses soins, Petite zone de turbulences se rapproche étonnamment d’Embrassez qui vous voudrez le côté pince sans rire en moins. D’où cette frustration teintée de déception, Alfred Lot n’arrivant jamais à créer une petite musique comique, décalée, fraîche, impertinente, moderne. Et si la direction du film évite laborieusement le sempiternel film choral à tiroirs, celui-ci n’échappe pas aux clichés les plus communs sur la vie de couple et ses inconvénients. Tant et si bien que nous restons de marbre devant ce malade imaginaire en proie à d’insoutenables pressions familiales. Il aurait sans doute fallu utiliser cette zone de turbulences passagère pour esquisser avec simplicité et drôlerie les travers d’une société égoïste, clivant, génératrice de stress et d’amertume. Au lieu de cela nous tournons en rond frôlant dangereusement l’ennui, car bien incapable de nous identifier vraiment aux personnages et surtout aux situations qui s’enchainent.
 
geoffroy

 
 
 
 

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