Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La régate


Belgique / 2009

17.02.2010
 



Premier film du belge Bernard Bellefroid, La régate est une belle réussite. Sur fond d’aviron, ce long métrage s’immisce dans la relation entre un père, Thierry et son fils, Alex. Les deux hommes sont en perpétuelle opposition. Le père porte sur lui ses échecs personnels et rejette la faute de tous ses problèmes sur son fils. Son fils qui lui ne désire qu’une chose : pouvoir reprendre l’aviron, seul élément de sa vie qui lui importe, où il se sent bien et où l’attendent sa petite-amie et son coach, qui se définit comme un second père, plus stable et plus attentionné.





La régate se focalise sur le jeune Alex, qui du haut de ses 17 ans encaisse les coups les plus bas de son père ainsi que les traitements les plus de ce dernier. Et sans pouvoir se rebeller, sans pouvoir se libérer de cette étreinte paternelle, Alex ne dit rien, le visage fermé, mur de souffrance, il se bat et expulse toute sa colère dans l’aviron. Gosse instable, sa relation avec son père le pousse vers l’autodestruction.

Pour sa première réalisation, Bernard Bellefroid fait preuve d’audace et livre une histoire des plus bouleversantes. Bouleversante car il ne s’agit pas simplement d’un père violent qui frappe, soumet et brise les rêves de son enfant. Il s’agit d’un père paumé qui veut garder son fils près de lui, qui veut le garder dans sa propre misère. Un père jaloux qui ne supporte pas la réussite sportive de son rejeton et qui, à vrai dire, s’il doit chuter, ne veut pas tomber seul. Dans son « suicide », dans sa vie de raté, il veut que son fils l’accompagne, au nom du lieu familial qui les unit. Alex est donc prisonnier non seulement de la force physique de son père (qui tentera même de la noyer) mais également par le désarroi, la pitié, l’abandon que celui-ci exprime. Comme la petite poule qui désire quitter son amant frappeur, mais qui, parce qu’elle l’aime et ne sait pas où aller, reste, quitte à encaisser encore et encore. Et l’on voit le fil tendu de cette relation se consumer lentement jusqu’à l’explosion finale qui libérera (ou non) Alex de l’emprise de son bourreau.

Et c’est dans l’attention qu’il porte à tous ses personnages que se trouve la réussite du film de Bellefroid. Il ne délaisse pas les seconds rôles comme Sergi Lopez, sobre et impeccable dans son rôle de coach ou bien Pedro, le co-équipier d’Alex. Il ne faut pas oublier Muriel, la jeune fille qu’il aime. Véritable perle de douceur et d’amour, elle « brille » par la simplicité de son jeu, par l’intensité de son regard et sa belle capacité à jouer cette jeune femme qui pense les plaies de son héros meurtri autant avec la grâce de son corps qu’avec la tendresse de ses paroles.

La régate, petit film mais qui est indéniablement la première belle surprise et le premier vrai coup de cœur de cette compétition de la 22ème édition du festival Premiers Plans d’Angers.
 
Benjamin

 
 
 
 

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