Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Nénette


France / 2009

31.03.2010
 



LA MENAGERIE APPRIVOISEE

Le livre Bye Bye Bahia



"Est-ce si enviable de ne rien avoir à faire ?

Qu'éprouve-t-on face à un être suffisemment semblable pour nous sembler proche, et en même temps si radicalement étranger par sa nature animale et sauvage ? En filmant Nénette pendant 70 minutes, Nicolas Philibert interroge notre rapport à ce double déformé, et donc notre rapport à nous-même.

Le dispositif du film (voix-off plaquées sur des images de Nénette et de ses congénères, sans aucun contre-champ) permet de capter les émotions des différentes personnes qui côtoient l'aïeule orang-outan : les amis du réalisateur qui lisent des textes ou chantent, les visiteurs qui réagissent spontanément et dont les paroles sont simplement enregistrées au milieu du brouhaha ambiant et enfin les soigneurs qui entretiennent avec l'animal une relation forcément un peu privilégiée.
Inmanquablement, chacun projette beaucoup de lui-même, trouvant notamment à Nénette un air triste ou songeur, mélancolique ou malicieux.

C'est à la fois passionnant et cocasse, parce qu'en choisissant un animal terriblement humanoïde comme miroir de l'âme humaine, le cinéaste dévoile sans fausse pudeur les angoisses de ses contemporains liées à leur propre vision de la vieillesse, abordant des questions souvent intimes qui renvoient chacun à sa propre existence. On pense ainsi solitude, exil, privation de liberté, rapport au temps et à la mort.

Et dans le même temps, que pense réellement Nénette ? Elle aussi semble nous observer, assistant depuis son enclos à un spectacle non moins captivant. Les rôles s'inversent. Et si l'on est en vérité incapable de savoir ce qui se passe dans l'esprit de Nénette, elle paraît très bien nous jauger. On ne sait plus alors s'il s'agit d'un film sur un orang-outan en captivité, ou sur les visiteurs de la ménagerie, à moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'une réflexion sur le regard et le pouvoir (réel ou supposé) qu'il confère à celui qui est regardé.
 
MpM

 
 
 
 

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