Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Severn, la voix de nos enfants


France / 2010

10.11.2010
 



LES PARENTS SI TERRIBLES?





«- Ce que vous faites me fait pleurer la nuit »

Deux ans après Nos enfants nous accuseront, qui traitait des dangers de l'agriculture chimique, le documentariste Jean-Paul Jaud a décidé de se lancer un nouveau défi: retrouver Severn Cullis-Suzuki et faire une sorte de bilan écologique de ces 20 dernières années, tout en présentant des exemples prometteurs pour le futur. Severn s'était exprimée en 1992 lors du sommet de la terre à Rio de Janeiro, alors qu'elle n'avait que 12 ans. C'était la première fois qu'une enfant s'adressait aux dirigeants de la planète en abordant de manière aussi frontale la responsabilité de l'homme sur des questions humanitaires et écologiques. A présent, Severn a 29 ans et elle est enceinte de son premier enfant. Jean-Paul Jaud l’a retrouvé et il en fait la pierre angulaire de son nouveau documentaire.

Il est difficile de résister à la déferlante des documentaires écolos de ces dernières années, du Syndrome du Titanic de Nicolas Hulot à Une vérité qui dérange de Al Gore, en passant par Home de Yann Arthus-Bertrand et Solutions locales pour un désordre global de Coline Serreau, l'écologie est à la mode. On distingue pourtant deux catégories de documentaires : les alarmistes et ceux qui apportent des solutions. Le nouveau documentaire de Jean-Paul Jaud fait définitivement partie de la deuxième En effet, il alterne les séquences filmés avec Severn dans son environnement et les solutions qu’il a pu trouver aux 4 coins du monde afin de préserver au mieux l’environnement. Au final, il nous amène au Canada mais aussi au Japon et en France. Le réalisateur a voulu nous montrer que même si un certain immobilisme général règne depuis 1992, des solutions faisables existent et sont mises à l’œuvre.

Au final, le documentaire apparaît malgré tout très brouillon. On passe de la critique de l'économie capitaliste à une accusation de la politique agricole menée en Europe ces 50 dernières années en passant par l'exemple d'une cantine bio à Barjac (Gard), le tout sans réels connecteurs logiques. Certes, il est important de ne pas moraliser et de montrer des exemples de gens qui s'activent pour transmettre une planète en bonne état aux générations futures. Il faut trouver le moyen de véhiculer de meilleures valeurs que la primauté de l'enrichissement personnel au détriment des autres. Jean-Paul Jaud arrive à faire passer ce message, avec l'aide des voix d'adultes et d'enfants célèbres ou non pour appuyer sa thèse. Mais on a du mal à faire le lien entre toutes ces histoires, si ce n'est le fond écologique. On a l'impression d'assister parfois à des discussions de comptoirs de cafés et on n’en ressort qu‘avec des demi-vérités, ce qui nous laisse un peu perplexes. En ce qui concerne le passage sur l'agriculture, on préfèrera de loin le documentaire de Dominique Marchais, Le temps des grâces (2009), nettement plus pointu et instructif. Jean-Paul Jaud a pourtant très bien montré que tout est connecté, l'écologie, la mondialisation, le pouvoir, les gens, et que l’on peut faire bouger les choses, mais on n'en ressort pas plus éclairé que cela. C’est un peu dommage car l’idée de départ était intéressante.
 
sarah

 
 
 
 

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