Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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40 Days, 40 Nights (40 jours, 40 nuits)


USA / 2001

10.07.02
 



HARD DAYS NIGHTS





"- Tu sais pourquoi on l'appelle le petit oiseau ? Parce qu'il s'envoie en l'air !"

Ca sent le concept. Une sorte de pitch développé en scénario après avoir lu différentes revues tendance. On prend une ville romantique (San Francisco), un gars à couvertures de magazines, un métier "hype" (une start up du web), et des décors de sitcom, cela donne un résultat à la fois kitsch et déjà démodé !
On imagine ce qu'un John Waters en aurait tiré. Le comble c'est de nous prendre pour des cons : un caleçon immaculé après l'orgasme du siècle, une ville capitale des gays et symbole de la coexistence pacifique des ethnies transformée en cité hétéro blanche, des mecs et des filles aux allures de top models ou presque (même le prêtre). Dans ce monde irréel, croisement entre une série pour ados et fantasme sans imagination, la psychologie a valeur de toc.
Cette pensée de pacotille mérite un zéro pointé sur la vision des rapports homme/femme. Les mecs sont guidés par leur pénis, les nanas adorent jouer aux salopes. La sensibilité, la timidité, les complexes et les tourments sont vus comme des tares. Le genre de films qui fabriquent des tarés. Le formatage hollywoodien empêche tout délire, toute perversion et donc toute critique ou point de vue. Pire cette comédie sexuelle est dénuée d'érotisme ; et les séquences les plus oniriques ou allégoriques n'ont rien d'esthétique ou de sensuel. On surfe de clichés en caricatures dans un univers baigné de vulgarité et de mysoginie.
Pourtant de ce concept aurait pu naître une réflexion légère et pertinente sur l'abstinence : il s'agit non seulement d'une voie prônée par le catholicisme mais aussi par le Président des USA dans sa politique contre l'avortement. L'utilisation de la capote, aussi louable soit-elle, n'est pas un alibi pour justifier une sexualité débridée. Durant ce carême du sexe, on ne voit pas ce qu'il y a de bon dans l'absence de sexe, ni même ce que la frénésie sexuelle apporte. Il s'agit juste d'un jeu où jouir est un objectif en soi. Ni sens, ni peau, que du pouvoir. Ce schéma quasi animal de la liaison pénétrante d'un homme et d'une femme ne nous émeut pas tellement il insulte l'intelligence.
Tous les sujets intéressants qui sont abordés (lâ'ntrusion du web dans la vie privée, la sensibilité, le doute, ...) sont à peine effleurés voire esquiver. Le but n'est ici que marketing : satisfaire les besoins voyeurs de spectateurs pubères. On avait déjà subit l'assaut de Sexy Boys en France il y a quelques mois. On nous renvoie la sauce en envoyant des messages clairs: il est normal d'être obsédé par les foufounes, il est normal de mater des tas de pornos, il est normal de lire des revues hormonales de type Penthouse ou FHM. C'est d'autant plus facile à accepter que Josh Hartnett est canon et bel étalon.
Comme annoncé plus haut, le formatage des images conduira fatalement au formatage des esprits. Il faut espérer qu'ils en retiennent juste l'image de la baise virtuelle des deux amants. Une séance de sexe à fleur de peau (un pétale frôlant l'épiderme) et le souffle au coeur (pour que le contact fasse frissonner la jolie). Bien plus fort que 40 jours de résistance, de dureté, de pantalons déformés : le pouvoir des fleurs. 2 minutes de bonheur pour 94 minutes de "durs" moments, tellement tout est ramollo et sucré, comme du chamallow.
 
vicy

 
 
 
 

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