Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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World invasion : Battle Los Angeles (Battle: Los Angeles)


USA / 2010

16.03.2011
 



E.T. WANTS A NEW HOME





"- Prête à utiliser votre arme ?
- Sauf votre respect, Sergent, je ne suis pas arrivée jusqu'ici grâce à mon charme !
"

Dans la grande lignée des films présentant une invasion extra-terrestre, World invasion ne fait pas dans la dentelle, mais s'avère relativement efficace pour qui est sensible aux effluves de testostérone, aux coups d'éclat héroïque et à une profusion réglementaire de combats, de sang et de larmes.

Toutefois, sa principale particularité est de tendre vers deux courants opposés et incompatibles du cinéma d'action. D'un côté, il se présente comme un film apocalyptique et tendu, pensé comme un reportage quasi documentaire sur la fin du monde. Les soldats évoluent dans une poussière en suspension qui les empêche de distinguer l'ennemi, les pertes humaines sont considérables, l'espoir se réduit à trois fois rien. On est au plus près de l'action grâce à une mise en scène caméra à l'épaule qui nous place au cœur de la bataille, rendant palpable la tension et l'effroi des personnages.

Mais dans le même temps, le scénario ne peut s'empêcher d'alourdir sa réelle force dramatique en surchargeant l'intrigue d'éléments extérieurs qui tiennent plus du cliché que de l'enrichissement scénaristique. Ainsi le héros incarné par Aaron Eckhart souffre-t-il d'un profond traumatisme tandis que ses hommes se résument tous à un trait caractéristique spécifique. L'un va se marier, l'autre ne s'est pas remis de la mort de son frère, le troisième est fraîchement gradé... Informations d'autant plus inutiles que le film ne va jamais plus loin dans la psychologie des personnages, réduits à des stéréotypes ambulants où chaque composant de la société est représenté - il y a même une femme (!!!), quoi qu'elle soit là par erreur. Au final, le "background" de chaque personnage n'a même aucune incidence sur la suite de l'histoire, puisque l'on ne revoit plus jamais par la suite ni la fiancée, ni l'épouse enceinte... ce qui, à bien y réfléchir, vaut sans doute mieux.

Le spectateur a donc une légère impression de schizophrénie, comme si le film avait été porté à la fois par deux personnes aux vues contradictoires défendant tantôt une grande sécheresse émotionnelle et visuelle, tantôt une débauche de clichés. C'est d'autant plus flagrant que chaque scène un peu mélodramatique est immédiatement contrebalancée par un sursaut dans l'action. Même l'insupportable musique censée signaler les passages émouvants n'intervient qu'en pointillés.

Toutefois, le principal problème de World invasion vient du fait que l'on a en permanence l'impression d'être dans un clip promotionnel en faveur des Marines. Une fois encore, l'armée américaine fait preuve d'un patriotisme exacerbé et sauve le monde grâce à sa bravoure et son intelligence. Supérieurs en nombre et en force, les ennemis n'ont aucune chance face à une poignée de marines résolus et prêts à se sacrifier pour leurs compatriotes.

On le sait, c'est la "morale" typique de ce genre d'histoire, et il n'y a guère que chez Tim Burton (Mars attacks) qu'il en est autrement... mais malgré tout, cette apologie boursoufflée des mérites, du courage et des valeurs des marines frise le ridicule. A la sortie de la salle, on s'attend presque à croiser un sergent recruteur prêt à nous enrôler pour aller bouter du terroriste, pardon, de l'extra-terrestre, hors des Etats-Unis.
 
MpM

 
 
 
 

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