Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les aventures de Philibert, Capitaine Puceau


France / 2011

06.04.2011
 



EN COLLANTS, TOUJOURS PUCEAU





« - J’ai toujours voulu faire votre malheur Madame. »

Les aventures de Philibert, Capitaine Puceau est au cape et d’épée ce que OSS 117 est aux James Bonds. Si la dérision et la légèreté sont au rendez-vous, ce pastiche ne parvient pas à trouver la tonalité idéale pour faire rire. L’humour potache fait mouche, les gags décalés, dignes héritiers de Zucker Abraham Zucker et des Nuls, fonctionnent, les dialogues parodient avec justesse l’esprit d’une époque (historique) et d’un genre (cinématographique) … mais. Le scénario, trop simple, et la réalisation, trop télévisuelle, empêchent la comédie de faire péter les collants moule-burnes et de délirer pleinement autour des situations burlesques.

Le moment est donc plaisant, mais s’oublie vite, car jamais le film n’ose l’outrance, contrairement aux « gross comedies » américaines. Tout est accentué, surjoué, avec amusement. Les sous-entendus sexuels sont bien présents mais ne vont jamais au delà du clin d’œil. On aurait aimé voir cette bagarre entre les jeunes mâles et le puceau aller beaucoup plus loin avec leurs bâtons. On aurait adoré imaginer les scènes de tortures poussées à leur extrême verbale et physique. Reste que les auteurs ont réussi à placer dans cette parodie tous les paradoxes de cette époque. À se jouer des films référence (les Jean Marais, les Errol Flynn, Cartouche…) en insistant sur leurs défauts technicolors. Il y a aussi quelques surprises inattendues (c’est le propre des surprises me direz-vous) qui empêchent certains enchaînements d’être laborieux mais qui démontrent aussi, en creux, l’inégalité de l’ensemble.

Heureusement, il y a Jérémie Rénier pour donner du relief (et pas qu’au niveau de son entre-jambes) au scènes les plus plates. Cet enfant belge issu de la famille Dardenne sait manier les mots autant que le second degré avec le sérieux qu’il faut. Son personnage de puceau provoque les séquences les plus drôles (le supplice du dépucelage il fallait oser). Sa mue en d’adolescent efféminé en adulte ambiguë est crédible.
Elodie Navarre n’est pas en reste, apportant une jolie composition théâtrale (et florale) à ce film d’hommes (et pourtant si peu viril). Les seconds rôles sont moins convaincants. Alexandre Astier est à la limite de la conte-performance, trop proche de ses foucades cathodiques de Kaamelot.

Ce qui frappe au final c’est la similutude avec Astérix. Certes il n’y a pas d’anachronisme mais les parallèles historiques avec notre actualité sont flagrants. Rénier a ce côté obstiné et blond, farouche et batailleur, asexué et assoiffé de justice du héros gaulois. On imagine l’acteur en braies avec Depardieu à ses côtés. Les origines bretonnes, les forêts de brigands, les galères qui rappellent les pirates, … tant de ressemblances qui donnent un charme indéniable à cette aimable production, charme hélas pas assez exploité pour nous envoûter.
À l’image de Philibert : ça ne bande jamais. Ou alors ça manque un peu de jus…
 
vincy

 
 
 
 

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