Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Women without men (Zanan-e Bedun-e Mardan)


/ 2009

13.04.2011
 



DESTINS DE FEMMES





« Je me disais que pour être libérée de la souffrance, il fallait être libérée du monde. »

En adaptant le roman de l’écrivaine iranienne Shahrnush Parsipur, Shirin Neshat se penche sur une période troublée de l’histoire iranienne, celle du coup d’état orchestré par la CIA pour écarter du pouvoir le premier ministre Mohammad Mossadegh pourtant élu démocratiquement. Durant les quelques semaines qui s’écoulent à l’écran se cristallise l’espoir de tout un peuple. On sent dans les rues l’effervescence et l’énergie des manifestants qui se battent pour leur pays et leur avenir.

Sur cette toile de fond évoluent plusieurs personnages de femmes qui ont en commun leurs rapports conflictuels aux hommes et les carcans sociaux qu’on leur impose. Il y a la femme du monde, bafouée par son mari, et qui retrouve son ancien amour de jeunesse, la prostituée qui voit ses clients sans visage, la jeune femme traditionaliste qui aime secrètement un homme qui en épouse une autre, et enfin une trentenaire indépendante qui refuse de se marier. Allégoriquement, leur refuge est un domaine luxuriant et démesuré, reculé du monde, où une autre existence semble possible au plus près de la nature, et dans lequel plane une présence mystérieuse.

Tout le film est d’ailleurs baigné d’un onirisme enivrant (et parfois déconcertant) qui réveille les morts et libère les esprits. Cette liberté, pourtant, est de courte durée. Car quels que soient les efforts des héroïnes pour se défaire de leurs jougs, ceux-ci réapparaissent sous d’autres formes. Si l’on lit entre les lignes d’un récit souvent symbolique, même l’amour peut être un instrument d’oppression. Aussi, pour accéder à la liberté absolue, faut-il se dépouiller de toute attache sociale (comme le montre la séquence amère de la fête) et poursuivre son idéal (philosophique ou politique) coûte que coûte.

Malgré ce pessimisme latent, Women without men est un film plein d’énergie, servi par une mise en scène fluide et élégante qui lui donne une portée universelle. On sent bien que Shirin Neshat, dont c’est le premier long métrage de fiction, parle à la fois de l’Iran passé et présent, mais aussi d’un futur qu’elle appelle de ses vœux, ainsi que de toutes les sociétés du monde qui cherchent à gagner indépendance et autonomie.
 
MpM

 
 
 
 

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