Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Limitless


USA / 2011

08.06.2011
 



PILULE SANS LENDEMAIN





"- Un comprimé par jour, et je n'avais plus de limites."

La date de sortie de Limitless en France – une série B totalement assumée et plutôt riche visuellement – n’a pas été décidée au hasard. Si le succès surprise d’un tel film aux Etats-Unis n’aura aucune répercussion chez nous, l’attrait de retrouver Bradley Cooper quinze jours après ses délires dans Very Bad Trip 2 est plutôt malin question marketing. D’autant que l’acteur s’avère totalement crédible dans un rôle qu’il porte de bout en bout, malgré quelques maladresses inhérentes à tout film de commande.

Long-métrage sans complexe tendance « hype » et revêtant les habits d’une anticipation contemporaine dotée d’un niveau de crédibilité plutôt convaincant, Limitless se savoure par ses partis-pris de mise en scène, sorte de contrepoint au manque d’enjeux d’une idée de base pourtant savoureuse : une pilule miracle, mais non homologuée, est capable de développer les capacités cérébrales jusqu’à l’infini de tous ceux qui la consomment. Quoi de plus fascinant comme terrain de jeu, n’est-ce pas ? Sauf qu’ici, point de réflexion sur le potentiel du cerveau humain suractivé artificiellement, ni sur les effets d’une addiction liée à une drogue aussi puissante que le « NZT ». Là n’est pas le sujet. Encore moins l’ambition. De toute façon Neil Burger, le réalisateur du classique mais envoutant L’Illusionniste (2007), n’est pas Aronofsky. D’où un résultat plus fun que flippant, plus décalé que noir, plus léger que pesant.

Ne subsiste, alors, qu’un trip visuel sur fond de thriller plus ou moins emballant. Les sous-intrigues s’essoufflent aussi vite qu’elles apparaissent et, passé l’euphorie communicative plutôt bien imagée de la première prise, Limitless ronronne sa mécanique bien huilée autour d’un "loser" courant à grandes enjambées neuronales vers la gloire. L’esquisse est de rigueur. Elle sera le seul patron d’une histoire plaisante privilégiant les petits rebondissements et autres séquences d’esbroufe (baston dans le métro, traversée de la ville au travers des obstacles…). Elles légitiment, en quelque sorte, la superficialité d’un long-métrage construit comme tel ou l’intériorité du personnage principal n’est jamais mise à nu, son infini potentiel non plus. Et nous subissons la loi d’une intrigue ou l’enjeu n’est pas de découvrir ce que devient Eddie Morra (Bradley Cooper) en tant que nouvelle entité pensante mais ce qui se trame autour de ces fameuses pilules.

Nous restons à l’extérieur. Inexorablement. Et pour quoi au juste ? Pour subir un jeu politico-financier sans grand intérêt. Le charisme fait banqueroute, la plongée en enfer aussi. Neil Burger n’a pas cherché à nous offrir un nouveau Fight Club. Il se contente juste de « balancer » avec un sens du rythme évident un divertissement de qualité ou tout est cadré, sous contrôle. Soit l’antithèse de la thèse initiale.
 
geoffroy

 
 
 
 

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