Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les Winners (Win Win)


USA / 2011

31.08.2011
 



THE GIFT





« - Je l’ai vu fumer. Il a 16 ans.
- Je parie qu’il se drogue
».

Le titre est évidemment ironique. Il s’agit plus de « losers » que de « winners » dans ce nouveau film à la fibre toujours humaniste de Tom McCarthy. Une Amérique bancale, avec des objets qui se cassent en tombant de la fenêtre, des joggers qui ne courent pas assez vite , une équipe de catch qui perd tous ses matchs, un foyer qui a du mal à s’enrichir tant la crise sociale menace tout le monde, des clients qui perdent la boule… Même le « home sweet home » est menacé par un arbre… Les parents sont largués, les enfants tyranniques. Sale temps pour les Américains de la gauche chrétienne.

Tom McCarthy a le nez fin pour ce qui est de ses castings. Après The Visitor et The Station Agent, il poursuit ses portraits anti-caricaturaux, incarnés par des acteurs brillants. Dans cette nouvelle histoire d’adoption et de solidarité, les personnages sont attachants, sympathiques, faillibles. Même le meilleur ami, qui, a priori, a tout pour lui (physiquement et matériellement), parvient à faire pitié, tout en faisant rire.

Dans la veine des comédies sociales américaines récentes, Les Winners alterne les moments cocasses et les séquences plus touchantes. Cependant, il se déséquilibre un peu dès lors qu’il s’attarde sur les matchs de catch. On comprend qu’il s’agit de montrer ce qu’est un « Winner » dans ce monde de « losers ». Ce jeune homme - qui a faillit être délinquant - a un don, le catch. Il permet à une famille de retrouver le sens des valeurs, à une équipe ses couleurs, à un grand-père son honneur. Il est prodigieux. Sorte de miracle qui redonne l’envie de se reprendre en main.

Mais trop de combats, banalement filmés malgré des sous-entendus homo-érotiques, tuent un peu la tension et les rebondissements de ce film plaisant. Le scénario se délite à certains moments.

Heureusement, le regard de McCarthy, sa foi en l’humain, plus fort que tout, sa volonté de montrer que l’échange et la vérité sont essentiels pour construire une relation, sa détermination à vouloir former, une fois de plus, une famille (re)composée à partir d’un passé décomposé sauvent son message : ce n’est pas tant une seconde chance dont on a besoin, c’est de confiance en soi. Ce n’est pas la famille de sang qui compte, c’est celle que l’on mérite, qui nous choisit.

Avec sa petite troupe (très bien dirigée), compatissante et vulnérable, tantôt cupide et cruelle, tantôt pardonnable et aimante, il dessine avec finesse et générosité une Amérique résignée et combattive, ne comptant que sur elle-même, se fiant peu aux jugements des autres (y compris de la Justice « officielle »). A l’instar de The Station Agent et The Visitor, The Winners est un « feel good movie » qui enchante (certes avec moins de surprise que le premier et moins de maîtrise que le deuxième) et nous réconcilie avec notre époque.
 
vincy

 
 
 
 

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