Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Le policier (Ha-shoter)


/ 2011

28.03.2012
 



SHOOT’EM UP





"C’est le plus beau pays du monde !"

Le policier est un film froid et chirurgical qui dépeint de manière indépendante deux groupes soudés aux convictions radicales. D’un côté, c’est la force virile et l’autosatisfaction narcissique qui dominent. De l’autre, les idées politiques se mêlent aux sentiments amoureux dans une revendication exigeante et violente.

Formellement, le film déconcerte par son refus du montage alterné, qui se formalise par une séparation nette en deux parties. La première, d’ailleurs, semble disproportionnée, tant elle n’en finit plus d’exalter le culte du corps (à la fois enveloppe charnelle et unité militaire) à travers le regard légèrement obtus et pathétique du personnage principal, Yaron. La seconde s’avère plus captivante dans sa manière de décortiquer les rouages de la lutte armée, mais surtout les contradictions de la société israélienne. C’est d’ailleurs en suivant le groupe de Shira que l’on perçoit (il était temps !) où le film veut nous mener.

Nadav Lapid analyse ainsi la situation paradoxale d’Israël, trop focalisée sur un ennemi clairement identifié (les Palestiniens) pour réfléchir à ses propres conditions d’existence. Il montre que les injustices sociales, bien réelles, sont sans cesse rejetées hors champ au nom de l’éternel danger que fait planer le conflit palestinien sur la société israélienne. Comme si les traumatismes du passé s’étaient transformés en prétexte, presque en poudre aux yeux, pour empêcher de penser les autres problèmes du pays. L’éternel spectre de "l’ennemi arabe" devient alors l’unique prisme de lecture de la société israélienne, et la condamne à évoluer éternellement à l’intérieur de l’opposition originelle.

Nadav Lapid ne se contente pas d’être politiquement incorrect, dévoilant un pan de la société israélienne rarement abordé au cinéma, il tire son épingle du jeu cinématographique en évitant toute démonstration, et surtout tout didactisme, dans un dispositif à la limite du documentaire. On peut avoir quelques réticences sur la construction scénaristique du film (notamment la longueur un peu vaine de la première partie), mais il est impossible de ne pas saluer la réussite formelle de ce brûlot social glacé et désenchanté.
 
MpM

 
 
 
 

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