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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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11 fleurs (Wo 11)
/ 2011
09.05.2012
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SO CLOSE TO HELL
Un petit garçon se retrouve face à un fugitif recherché. Comme ses petits copains, lui regarde le monde avec ses yeux grands ouverts même s'il ne comprend pas tout des événements tragiques qui se déroulent autour de lui… 11 fleurs se déroule avant 1975 en Chine dans la province de Ghizou, en pleine "Révolution Culturelle".
Wang Xiaoshuai privilégie le point de vue d’un garçon de 11 ans, âge symbolisé par les 11 fleurs du titre. Mais le regard adulte n'est pas absent pour autant. C’est l’époque où il faut vénérer la figure de Mao, où les gardes rouges font l’autorité, où les intellectuels et les artistes sont plutôt mal vus et font profil bas. Seul le groupe existe. Dans ces circonstances croiser un fugitif accusé de meurtre est pour le moins perturbant pour un enfant… On le découvre tout d’abord dans son école : il est le meilleur élève en gymnastique. Sa maîtresse veut qu’il soit sur une estrade à donner l’exemple : un honneur qui réclame une chemise neuve. Cette entrée en matière amène directement le spectateur à mesurer le fossé entre le monde de l’enfance et celui des adultes. Cette petite histoire témoigne en réalité de problématiques de l’Histoire de la Chine durant ces années-là. Le film nous indique que les adultes ne choisissent pas librement quel travail ils doivent faire (usine ou champs), et que la viande vient à manquer. Le portrait est critique, cruel. Ainsi cet élève modèle ignore que la nouvelle chemise coûte chère et qu'elle entraînera son destin vers l'inconnu. Un meurtre a été commis, et l'affaire met tout le village en ébullition...
11 fleurs est fortement inspiré de la propre enfance du réalisateur Wang Xiaoshuai. Le cinéaste du poétique Beijing Bicycle qui avait remporté un Ours d'argent au Festival de Berlin, avait fortement subit les effets de la censure. En 1993 The days est interdit en Chine, il a fallu trois ans de re-montage et de modifications pour que So close to paradise puisse être autorisé ; cela va mieux par la suite : à Cannes Shanghai dreams en 2005 gagne un prix du Jury et Chongqing blues est aussi en compétition en 2010 ; Une famille chinoise a enfin été récompensé à Berlin pour son scénario. Aborder un aspect de l’histoire de la Chine, et donc la révéler sous un éclairage peu flatteur dans une certaine mesure, ne peut donc qu'utiliser des métaphores. Ici Wang Xiasoshuai s’intéresse à un village agité par la traque d’un homme ayant commis un meurtre (conséquence d’un drame dont on aura connaissance ensuite) mais aussi à ses habitants avec en particulier un père qui transmet sa passion pour la peinture et quelques idées à son fils. 11 fleurs fait ressentir un passé pas si lointain où il était préférable de se conformer à un ordre établi plutôt que d’exprimer sa personnalité ou de revendiquer des opinions… Forcément touchant.
Kristofy
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